7 300 festivals structurent l’aménagement culturel du territoire
La première cartographie nationale des festivals a été présentée en juillet 2022. Les événements festivaliers sont des atouts majeurs pour la valorisation des territoires.
Jusqu’à présent, il fallait se contenter de fourchettes très larges et divergentes sur le nombre de festivals en France. La première cartographie nationale des festivals, réalisée sous l’égide du ministère de la Culture, de France Festivals et du CNRS, permet de mieux connaître ces événements et leur rôle dans l’aménagement culturel du territoire. Les auteurs de cette cartographie ont recensé 7 300 festivals.
Un chiffre qui prend en compte uniquement les manifestations répondant à quatre critères qui définissent un festival :
- une durée de 2 jours minimum ;
- une programmation qui comprend plus de 5 spectacles/concerts/projections/rencontres avec le public (ou plus de 5 artistes programmés pour les arts visuels) ;
- une ancienneté minimum de 2 éditions ;
- et une programmation composée d'œuvres artistiques ou de l’esprit.
« Il y a donc à peu près autant de festivals que de bibliothèques municipales et intercommunales recensées par le ministère de la Culture », a observé Emmanuel Négrier, directeur de recherche au CNRS et co-auteur de la cartographie.
Le fait festivalier : un phénomène en croissance
Dans chaque région, le nombre de festivals, depuis 1980, va crescendo. Bourgogne-Franche-Comté, Auvergne-Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Occitanie se distinguent par l’ancienneté de leurs festivals, mais aujourd’hui toutes les régions comptent un grand nombre de festivals. Depuis 1980, il y a eu un phénomène de littoralisation du festival, notamment sur les littoraux bretons. D’une façon générale, la croissance du fait festivalier a connu une véritable dynamique dans les années 2000 avec le soutien des collectivités locales. Les événements ne se tiennent plus seulement en été dans les territoires touristiques mais aussi en avant-saison et en après-saison dans les régions comme l’Île-de-France, le Grand-Est ou les Hauts-de-France.
La cartographie permet de mesurer un phénomène de métropolisation des festivals, deux tiers des festivals ont lieu en ville. Mais les territoires ruraux ne sont pas inactifs depuis quelques années. L’étude met aussi en évidence l’investissement de groupes industriels qui deviennent propriétaires de festivals. Par exemple, le groupe Bolloré détient, en Nouvelle-Aquitaine, le festival ODP à Talence, Garorock à Marmande et Brive Festival.
La cartographie, qui a été présentée le 14 juillet lors du festival d’Avignon, livre ainsi une série d’enseignements sur le rôle des festivals dans l’aménagement culturel et la valorisation des territoires.
Pour en savoir plus, consultez l’étude sur la plateforme de données ouvertes du ministère de la Culture.