La compréhension et l’accessibilité de l’écriture inclusive en question
Une association a porté plainte contre la Ville de Paris en raison de deux plaques commémoratives utilisant l’écriture inclusive.
Deux plaques, dans les couloirs de la mairie de Paris, rendent hommage aux présidents du Conseil de Paris et aux conseillers de Paris ayant effectué plus de vingt-cinq ans de mandat. Elles sont rédigées en écriture inclusive, « Président.e.s », « Conseiller.e.s ».
Pour certains élus de l’opposition et pour l’Association francophonie avenir (Afrav), qui combat pour la défense de la langue française, il s’agit là d’un « saccage » du patrimoine et de la langue du pays.
L’Association, qui dénonce le militantisme de la majorité municipale et « un langage imprononçable », a déposé plainte en mars 2022 contre la mairie de Paris. L’audience a eu lieu le 21 février 2023 et le jugement devrait intervenir le 16 mars prochain.
L’article 2 de la Constitution indique que « la langue de la République est le français » et la loi Toubon de 1994 impose son usage dans les services et établissements publics de l'État. En 2021, la circulaire Blanquer n’a proscrit l'écriture inclusive qu’à l’école.
La langue française n’a pas de définition juridique, indique Me Jean Martinez, avocat au barreau de Marseille, interrogé par le magazine Marianne. « Dès lors, la loi ne permet pas de trancher sur ce qui est “écrit en français” et ce qui ne l’est pas. Mais plus globalement, ce dossier renvoie à la notion essentielle d’intelligibilité de la langue, qui est un enjeu à la fois juridique et politique. Juridiquement, il faut que chaque citoyen puisse comprendre les textes émanant des assemblées et des administrations. Ils doivent être accessibles pour tout le monde. Et politiquement, l’existence d’un creuset linguistique partagé est indispensable à la diffusion de la connaissance et à la formation des idées. »