La fragilité des médias locaux d’investigation attestée par celle de «Mediacités»
Après presque cinq années d’existence et plus de 2 000 articles publiés, «Mediacités» connaît des difficultés qui menacent son avenir. Le média local d’investigation « sans concession » a besoin de réunir de nouveaux abonnés avant la fin de l’année.
Chaque édition du journal compte environ 2 000 abonnés dans chacune des métropoles où il est implanté (Lille, Lyon, Toulouse et Nantes) pour un prix d’abonnement de 60 € par an. Si les élections municipales avaient permis de développer les abonnements, la situation s’est tendue depuis et les développements envisagés sur d’autres villes sont repoussés. « La difficulté, pour ces médias, c’est de faire savoir qu’ils existent », constatait Julien Kostrèche, lors du Festival de l’info locale, qui s’est tenu les 23 et 24 septembre.
Mediacités, La Galipote en Auvergne, Marsactu à Marseille, Fakir à Amiens, Heb'di en Alsace, Le Poulpe à Caen, Le D'Oc à Montpellier, les médias locaux d’investigation se sont développés ces dernières années. Derrière ce terme, une grande diversité de supports et de pratiques existe mais les plus sérieux, dans un souci d'indépendance, refusent la publicité et les subventions locales, et n’ont comme actionnaires que leurs propres journalistes ou lecteurs. En prenant leur place dans le paysage médiatique, ces médias d’investigation ont aussi appris à gérer les pressions politiques, économiques et judiciaires qu’ils subissent parfois.
Les communicants des collectivités locales les connaissent et savent compter avec eux. Même si des incompréhensions subsistent avec des journalistes qui pensent que « pour s'informer, les habitants d'une ville, aujourd'hui, lisent le journal municipal, c'est-à-dire de la propagande », comme le croit le rédacteur en chef de Mediacités.