Le mauvais combat du Syndicat de la presse en ligne contre la communication territoriale
Retour d’un « marronnier ». Le Syndicat de la presse indépendante d'information en ligne (SPIIL) appelle à nouveau à encadrer les dépenses de communication des collectivités locales.
Les éditeurs de presse en ligne estiment que l’écosystème de l’information a besoin de changements profonds. En difficulté, ils déplorent l’écart qui se creuse entre les médias institutionnels qui se développent et la presse locale qui s’étiole. Solution préconisée : « Atténuer les concurrences entre bulletins municipaux ou communautaires, et médias locaux aux mains de journalistes professionnels. »
Se référant aux études de Cap’Com, le SPIIL reconnaît que la communication territoriale est légitime pour faire connaître l’action d’une collectivité, communiquer les informations pratiques aux habitants, promouvoir les initiatives et acteurs locaux, la vie d’un territoire, rendre compte des décisions prises par le conseil municipal... Mais elle ne peut, selon le syndicat, remplacer une information indépendante effectuée sur la base d’un travail journalistique.
Une participation du réseau des communicants publics (Cap’Com) à un débat organisé par les éditeurs de presse en ligne (SPIIL) avait eu lieu en 2019. L’échange avait permis de relativiser le lien entre les difficultés de la presse en ligne et les moyens de la communication territoriale.
Rappelons que la presse privée, financée par ses actionnaires, ses abonnés, la publicité et/ou des aides de l’État, a toute sa place au côté de la communication des institutions publiques – financée par des budgets publics votés par des élus – et que l’une et l’autre participent à l’information et à la démocratie.
Et si c’est un mauvais combat de s’en prendre à la communication publique, c’est une nécessité d’assurer dans notre pays le maintien et la diversité d’une presse locale et nationale, indépendante des pouvoirs politiques comme économiques.