Une étape dans la reconnaissance du métier
Le CNFPT vient d’adopter sa note sectorielle sur la communication publique territoriale. Une œuvre conduite avec le réseau Cap’Com qui aboutit à une meilleure reconnaissance du métier. Extraits des conclusions de ce travail collectif qui mesure les évolutions et la nouvelle dimension du communicant public.
Les notes sectorielles produites par le CNFPT visent à définir les différents métiers de la fonction publique territoriale et leurs missions respectives. Pour actualiser la note sectorielle « Communication publique territoriale », un chantier collectif a été conduit. Pas moins d’une trentaine de professionnels de la communication territoriale se sont réunis de février à juin avec l’appui de Cap’Com, qui a mobilisé ses études et son réseau. Le projet de note a aussi été débattu lors d’un Comité de pilotage de l’association. Ce travail a permis de mesurer et de faire reconnaître la dimension et les évolutions du métier. Félicitons-nous de cette initiative et saisissons nous de cette reconnaissance qui témoigne que « la communication publique territoriale - et les acteurs de celle-ci - ne sont plus un élément qui intervient seulement "en bout de chaîne" ; elle est au contraire de plus en plus intégrée à la conduite de l'action publique locale ».
La communication publique est un service public. Cette affirmation signait le spot radio diffusé sur France Inter en novembre dernier à l’initiative de Cap’Com. C’est aussi l’affirmation que lance le CNFPT. « La communication publique relève d'une mission de service public en faveur d'une modernisation et d'une démocratisation de l'action publique qui permet l'échange et le partage d'informations d'utilité publique, le maintien du lien social et l'accompagnement des changements sociaux et citoyens ». Et dans le même sens, l’organisme atteste nettement que « La communication publique territoriale se distingue de la communication politique attachée au mandat électif d'une personne ou d'un groupe de personnes, au débat politique et aux élections ».
« Plus encore que la baisse des ressources financières des collectivités qui affectent directement le budget et les effectifs des services de communication », les professionnels observent que « l'évolution la plus marquante sur le champ professionnel de la communication publique tient à la place et au rôle croissant des citoyens-usagers dans la conduite des politiques publiques locales ». D’où une série d’impératifs comme « un nécessaire accompagnement et une communication sur les enjeux des nouveaux équilibres territoriaux et sur les nouvelles identités territoriales ». Les communicants publics jugent aussi que « la communication interne et externe apparait de plus en plus comme un levier stratégique d'accompagnement des changements ». Ils perçoivent que la communication doit être « de plus en plus centrée sur la relation citoyenne » et qu’il y a « nécessité d'accompagner en amont les projets et de développer la participation des usagers ».
Les communicants publics savent qu’il faut aujourd’hui être à l’écoute « d’une exigence citoyenne plus forte de réactivité, de transparence, vis-à-vis des services publics et de l'administration ». Cette écoute est notamment liée « aux modes de relation entre les usagers et l'administration qui se caractérisent par des attendus d'immédiateté des réponses et de réactivité d'intervention, de transparence et d'information dans la gestion publique locale». Le « rapport "consumériste" à l'égard de l'offre de services publics oblige les collectivités à une adaptation constante de leurs services et à un attendu d'accessibilité 24h/24h des services publics via les services digitaux et mobiles ».
Le développement des supports numériques continue d'impacter fortement la communication publique territoriale. En matière de supports, on observe selon la Note métier que « bien que la publication papier et l'affichage public restent prégnant dans les modes de communication, le numérique se développe du fait de l'immédiateté et de la réactivité qu'il permet, notamment en matière de communication de crise ». Parallèlement l'importance de la communication visuelle et de l'image avec le recours de plus en plus fréquent aux supports vidéo et à des chaînes TV par internet est pointée. Ces évolutions liées au numérique, constate le CNFPT, « tendent à ouvrir des problématiques de plus en plus croisées entre démocratie locale, gestion et partage des données, et communication publique territoriale. L'un des enjeux qui relève de ce partage porte en particulier sur la synergie recherchée autour d'une gestion de l'information où direction des systèmes d'information et direction de la communication doivent articuler leurs modes d'intervention et leurs compétences ».
Dans le droits fils des revendications portées sein du réseau Cap’Com, notamment lors des Rencontres annuelles de la communication interne, le CNFPT reconnaît que la communication interne acquiert un rôle plus stratégique. « De moins en moins rattachée et confondue aux ressources humaines, la communication interne et externe, (la double appellation communication interne et externe disparait peu à peu dans les directions et les services de communication ) est fréquemment positionnée maintenant auprès des directions générales, pour passer des messages et expliciter les décisions de l'institution, les projets et la feuille de route de l'administration, intervenir en conseil et en appui auprès des autres directions pour optimiser leurs modes de communication et contribuer à créer du lien entre les services et entre les agents ».
« Face à l’ensemble des changements constatés, certaines fonctions se structurent et impactent l'ensemble des métiers de la communication », explique la Note du CNFPT. Elles portent sur :
- une fonction d'animation dans la relation de proximité avec les citoyens, dans la diffusion des données et des informations liées à l'Open Data, dans la relation interservices…
- une fonction de conseil et d'appui aux services internes et aux partenaires externes.
- une fonction de veille, de benchmark et de prospective autant sur les modes de conduite de l'action publique que sur les évolutions sociétales et les attentes des usagers.
- une fonction d'écoute, basée sur des outils de sondage et d'enquête du type baromètre, sur les réseaux sociaux, pour rechercher et objectiver des informations auprès d'un territoire et de publics qui deviennent eux-mêmes des ressources.
- une fonction d'interface entre communication descendante et ascendante, entre l'interne et l'externe, entre l'échelon local et communautaire. "Le communicant devient un passeur, un médiateur, un traducteur, un facilitateur".
- une fonction d’évaluation qui tend à progresser : « si la culture de l'évaluation est encore relativement faible dans le domaine de la communication publique, c'est une pratique qui doit se développer ».