Faire entendre la société civile à l’échelle européenne
Le Conseil économique et social européen prend sa part dans les efforts déployés par tous les acteurs européens afin de mobiliser à l’aube d’un scrutin important et avec un objectif : rapprocher les institutions européennes du citoyen. Une action de communication d’ampleur commence et va durer trois mois. Pour nous la présenter, Commonality a posé trois questions à Alexander Kleinig, dircom du CESE.
Point commun : Comment concilier une communication tournée vers le grand public et vers les institutions ?
Alexander Kleinig : Je travaille au Conseil économique et social européen et notre objectif est de porter conseil aux institutions européennes. On le fait par le biais de nos membres, entrepreneurs, experts, associations. Notre but : faire entendre la voix de la société civile auprès des institutions européennes. Dans le passé, nous avons essayé de communiquer avec tout le monde (tous les acteurs, tous les relais, et même le grand public). Mais ce n’est pas possible avec nos moyens.
Nous avons décidé de nous appuyer sur les organisations de la société civile, les corps intermédiaires.
Aujourd’hui, même avec les algorithmes des réseaux sociaux, pour être vu, il faut payer. Et nous n’avons pas les moyens suffisants pour toucher 450 millions de concitoyens. Nous avons donc décidé de nous appuyer sur les organisations de la société civile, les corps intermédiaires. Et cela nous convient, car, au final, nous sommes un réseau de réseau. Mais la communication est un dialogue. Nous avons un rôle d’explication des politiques européennes, des propositions qui sont sur la table. Et c’est apprécié par ces organisations civiles, qui n’ont pas les moyens de savoir « ce qui se cuisine ». Cela étant, notre raison d’être c’est aussi d’obtenir leur avis en retour.
Commonality : Concrètement, qu’allez-vous entreprendre ? Alexander Kleinig : Avant les élections européennes, nous avions projeté de lancer une consultation de la société civile sur les grands thèmes qui devrait être traité dans cadre de la prochaine mandature. Cette une procédure qui aboutit aujourd’hui à des consultations publiques jusqu’en mars, avec une grande conférence de la société civile le 4 ou 7 mars, la première édition de la Semaine de la société civile sous le mot d’ordre « Mobilisons-nous pour la démocratie ! », à Bruxelles. Nous réunirons ainsi un public de tous âges et de tous horizons, y compris des jeunes, des journalistes et des représentants des institutions européennes, pour engager un débat animé sur des enjeux qui marquent notre vie quotidienne et l’avenir de l’Europe. Nous aborderons les multiples menaces et enjeux qui se présentent en matière de valeurs démocratiques, ainsi que les attentes de la société civile envers les futurs dirigeants européens. Nos propositions seront ensuite intégrées dans la résolution du CESE relative aux élections européennes et dans des propositions politiques spécifiques.
La Semaine de la société civile (#CivSocWeek) réunira cinq initiatives majeures du CESE :
- les Journées de la société civile, une manifestation phare qui, chaque année, met en lumière le large éventail de contributions apportées par la société civile organisée en vue de bâtir une Union qui réponde davantage aux attentes des citoyens sur des questions cruciales pour nos sociétés démocratiques, ce qui encourage la société civile à participer davantage au projet européen à tous les niveaux ;
- la Journée de l’initiative citoyenne européenne (ICE), une conférence annuelle de haut niveau offrant un forum et une plateforme où les organisateurs d’ICE ;
- la manifestation Votre Europe, votre avis !, qui rapproche l’Union et les jeunes issus des États membres, des pays candidats et du Royaume-Uni, en les incitant à exercer leur droit démocratique à voter. Au cours de séances de consultation dynamiques, ces jeunes pourront prendre part à des débats, promouvoir la collaboration et parvenir à un consensus ;
- le prix de la société civile, qui récompense des initiatives efficaces, innovantes et créatives en faveur du bien-être mental en Europe, sur une base individuelle ou collective ;
- le séminaire pour les journalistes, qui réunit des journalistes des États membres et leur permet de participer aux discussions concernant l’état de la démocratie dans l’Union et les prochaines élections européennes.
Cela nous intéresse de porter, dans cette période qui va suivre immédiatement les élections européennes, la voix des organisations de la société civile.
L’année 2024 est une année importante car, au-delà des élections, suite à la constitution du parlement, ce dernier va nommer et voter pour constituer la prochaine commission européenne : ils vont approuver la ou le future président de la Commission. Cela se fera par l’audition des collèges des futures commissaires. Le Parlement va exprimer à cette occasion ses priorités. Cela nous intéresse de porter, dans cette période qui va suivre immédiatement les élections européennes, la voix des organisations de la société civile. Celles-ci représentent près de 80 millions d’affiliés lorsqu’on additionne les adhérents des syndicats, des associations ou des fédérations. Il y aura un appel à projet, une consultation et une invitation à participer.
Commonality : Comment relayer cette initiative ?
Alexander Kleinig : Il est important de dire que c’est un projet qui a été soumis au bureau de notre institution, qu’il a été planifié, qu’il a donc une légitimité démocratique et européenne. C’est à ce titre et dans la perspective de la Semaine de la société civile de ce printemps que les relais citoyens (ce qui inclue naturellement les collectivités) peuvent rendre compte de cette démarche et la soutenir. Toutes les informations sont sur notre site web : Semaine de la société civile 2024 | EESC (europa.eu). Et les membres du Conseil économique et social européen sont des personnes ressources qu’il ne faut pas hésiter à contacter !