La presse territoriale renforce la proximité avec l'habitant
En 2018, l’habitant est au cœur des projets éditoriaux de la presse territoriale : impliquer, donner la parole, s’adresser à tous. C’est ce que les membres du jury du 20e Prix de la presse territoriale ont pu constater lors de leur journée de sélection qui s’est tenue il y a quelques jours à Bordeaux. Découvrez les tendances et les 21 meilleures publications de l’année, nominées pour le Prix de la presse territoriale 2018.
Place à la photo et aux habitants !
La multiplicité des modes de traitement graphiques : photos, illustrations, infographies, schémas, dessins de presse… reste une des tendances confirmée depuis déjà plusieurs années. Les publications territoriales portent un soin tout particulier à la photographie afin de valoriser le territoire et de mettre en lumière la vie des habitants. Le journal donne à voir les citoyens, à travers une iconographie soignée et de nombreux portraits d’habitants. La prise de parole institutionnelle s’efface au profit de celle des habitants, de ceux qui font vivre au quotidien le territoire. De plus en plus de shooting photos avec la participation d’habitants-ambassadeurs sont organisés pour les unes des journaux. Leur objectif principal est de développer une image valorisante du territoire – en interne comme en externe. Elles renforcent la fierté des habitants en leur permettant de découvrir ou redécouvrir leur territoire.
Un magazine ouvert, participatif
Le magazine va sur le terrain, privilégiant le reportage, les rencontres, les collaborations, la preuve par l’exemple. Il intègre donc des rubriques ouvertes au débat, participatives car réalisées (écrites, illustrées…) par des partenaires : associations, artistes… ou des habitants nommés contributeurs – rédacteurs. Les habitants sont au cœur du projet éditorial, une juste articulation entre print et digital dans un support pensé pour renforcer le lien entre la collectivité et ses administrés. Le choix de la photo renforce la volonté de proximité et la forte présence d’interviews et de reportages montre un regain d’intérêt pour ces styles journalistiques à forte valeur ajoutée. Contre-pied aussi à une autre tendance observée ces dernières années : la rédaction d’articles de plus en plus courts et la temporalité de plus en plus accélérée de l’information sur les différents médias numériques mises en place par les collectivités.
Une volonté citoyenne et pédagogique
Le cru 2018 du Prix de la presse territoriale révèle l’apparition de publications avec des partis pris engagés et ciblés comme la publication marque blanche pour le magazine « Alternatif » de la ville de Roubaix, ou la place prépondérante offerte à l'intervention des habitants dans le « Montreuillois » (ville de Montreuil) en valorisant leurs engagements et leurs actions quotidiennes. Il se veut un véritable journal de presse quotidienne et de proximité, avec une publication tous les 15 jours. Un des axes forts du projet éditorial des Rennais est de faire un magazine ouvert, partagé, voire coopératif. Il intègre donc des rubriques ouvertes au débat et accessibles au jeune public (6-11ans).
Le dossier thématique demeure une des caractéristiques de la presse territoriale, il éclaire et décrypte les politiques publiques mises en œuvre par la collectivité. L’objectif est de sensibiliser les habitants sur des thématiques fédératrices telles que l’environnement, la propreté, la santé. Clarté et pédagogie sont deux axes forts de la ligne éditoriale. A travers des exemples, des mises en perspectives et des témoignages, les contenus pédagogiques sont multipliés, qu’il s’agisse de faire comprendre une orientation politique mise en œuvre ou de détailler un projet, une action, un service. Chaque numéro comprend de nombreux traitements graphiques sous la forme de datavisualisations ou d’infographies, mais aussi des cartes et des fiches pratiques.
L'articulation print-web, toujours au centre des réflexions
Ces observations feront l’objet de décryptages et de temps de travail approfondis lors des 9e Rencontres nationales de la presse et des médias territoriaux qui se dérouleront à Paris les 25 et 26 juin prochain.
Outil de communication, la presse territoriale peut aussi aider à développer le dialogue avec les habitants. L'intégration de la parole des lecteurs dans les dispositifs digitaux fait partie des priorités. L’articulation des magazines territoriaux avec les supports web et les réseaux sociaux est toujours au centre des réflexions. De plus en plus de collectivités déclarent travailler en transversalité pour au final obtenir une complémentarité plus systématique entre le print et le web via la vidéo notamment. Par exemple, à Mulhouse : « Chaque lundi matin, l’équipe de rédaction est réuni autour du rédacteur en chef pour se partager les sujets à couvrir pour le webzine 7j/7 et trois semaines avant la publication du supplément thématique papier dans l’idée de lisser la charge de travail. »
De plus en plus, de magazines contiennent des pictos vidéo pour indiquer les sujets que l’on peut voir en vidéo sur le site internet (mais traités différemment) ou sur les réseaux sociaux. Les magazines adoptent de plus en plus les codes visuels et graphiques du monde numérique. La présentation de certaines rubriques s’inspire des réseaux sociaux : traitement des photos légendées façon Instagram, pictos inspirés d’application type Google Maps, aplats de couleurs vives…
Les nominés en lice pour décrocher le Grand Prix 2018 de la presse territoriale
Les 21 publications nominées sont désormais en lice pour décrocher l’un des 7 Prix de catégorie et, pour la meilleure, le trophée Fleur emblématique du Grand Prix de la presse territoriale 2018. Le jury est présidé par Nassira El Moaddem, directrice - rédactrice en chef du Bondy Blog.
Le palmarès complet sera dévoilé le lundi 25 juin au Celsa de Paris, lors de la cérémonie de remise des prix qui se tiendra dans le cadre des Rencontres de la presse territoriale.
Catégorie par catégorie, voici les meilleures publications territoriales de l’année :
Catégorie « Petits poucets »
- Commune de Sansais pour « Paroles de Pigouille » (800 habitants Deux Sèvres)
- Commune de Hédé-Bazouges pour « Petit Tacot » (2 200 habitants Ille et Vilaine)
- Commune du Trait pour « Le Trait » (5 000 habitants Seine Maritime)
- Commune du Puy Notre Dame pour « Le Journal Ponot » (1 270 habitants Maine et Loire)
Catégorie « Conception graphique »
- La ville de Rouen pour Rouen magazine
- Aquitanis, Office Public de l’habitat de Bordeaux Métropole pour « Urbanités »
- Lannion Trégor Communauté pour « Le T Lannion Trégor »
- La ville de Roubaix pour « Alternatif »
Catégorie « Projet éditorial »
- La ville de Montreuil pour « Le Montreuillois »
- La ville de Rennes pour « Les Rennais »
- La ville de Roubaix pour « Alternatif »
- La ville de Paris pour « A Paris »
- Lannion Trégor Communauté pour « Le T Lannion Trégor »
Catégorie « Publications internes »
- La Région Normandie pour « Tous Normands »
- Le CD Seine Saint Denis pour « Acteurs »
- Le CD du Lot et Garonne pour « En Direct »
- La ville d’Angers et Angers Loire Métropole pour « Contact »
- La Métropole Européenne de Lille pour « Notre Magazine »
Catégorie « Dispositif média »
- La ville de Mulhouse pour « M+ »
- La ville et Métropole de Nantes pour « Nantes Passion »
- L’Agglomération du Grand Chambéry pour « Cmag »