Pages de com : « Cyber-attaques : l’Amérique désigne ses ennemis », de Mark Corcoral

Issu de travaux de recherches en sciences sociales, l’ouvrage s’intéresse aux attributions publiques d’attaques cyber – le fait d’en désigner l’auteur – dont les États-Unis sont l’objet. Si, a priori, l’objet d’étude est assez éloigné de la réalité quotidienne des communicants publics, il permet néanmoins d’enrichir la connaissance du cyber-espace dans lequel nous naviguons sans cesse et contribue à améliorer la compréhension de la problématique – parfois absconse – des cyber-attaques. Concrètement, que pouvons-nous en retirer ?

En introduction, la description de l’architecture technique d’internet et la définition de la cyber-attaque entendue comme « des opérations informatiques visant à compromettre la confidentialité, l’intégrité ou la disponibilité des systèmes d’information et des données qu’ils contiennent » sont riches d’enseignements. Simple, historique et étayée, cette entrée en matière permet de visualiser la place et le rôle qu’occupe un utilisateur lambda sur la toile mondiale, et les implications que peuvent avoir ses comportements numériques.

L’idée maîtresse de l’ouvrage est que cyber-conflictualité et cyber-sécurité sont des enjeux hautement politiques : « Il serait trompeur de ne voir dans ces avertissements que de pures constatations techniques dépourvues de tout contenu politique. » Ainsi, en s’intéressant à l’attribution publique d’une attaque, l’ouvrage montre à quel point les enjeux de fond relèvent de stratégies d’influence et de communication : à quel moment un État ou organisme va-t-il rendre public le fait d’avoir été attaqué, et pourquoi ? En quoi cela a-t-il un impact sur l’image projetée et sur la perception qu’en ont les acteurs nationaux et internationaux ?