Pages de com : « Histoires et avenirs des villes » par Jacques Attali
La ville est omniprésente. Depuis presque 10 000 ans, l’urbanisation avance et évolue, et en 2024, 57 % de l’humanité (soit plus de 4 milliards de personnes) vit en zone urbaine. Ce sera 70 % dans moins de 25 ans. Entre mythes et réalités – plurielles – Jacques Attali nous plonge dans cet avenir incertain et rempli de fantasmes, où devront être redéfinis la plupart des codes actuels, en matière de construction, de vivre-ensemble, de communication, de nature, de localisation.
On rêve nos villes, car on rêve d’un idéal où la vie serait agréable, heureuse, mêlant les avantages de la campagne et le lien social de la ville.
Vous êtes-vous déjà laissé emporter à imaginer le monde de demain ? Quel serait votre environnement, à quoi ressembleraient ces rues qui vous sont chères, qui seraient vos voisins, quels sujets seraient au cœur de votre communication publique ? Quelles sont les caractéristiques d’une ville idéale – et vous, comment concevez-vous votre idéal ? Quels seraient les grands défis qui attendent les villes, vos villes, de demain ?
Un écho saisissant à nos problématiques actuelles
En 2050 (dans moins de 30 ans), de nombreuses villes réuniront 20 millions de citoyens, et en 2100, ce seront plus de 10 villes compteront plus de 50 millions d’habitants, comme Kaboul, capitale de l'Afghanistan.
Des défis d'infrastructure et de pérennité viendront ainsi mettre en péril ces villes futures, à l'image de New York, dont le quartier de Manhattan s'effondre, petit à petit, sous les pieds des habitants. Faudra-t-il imaginer des villes verticales ? Des villes au centre des terres, pour échapper à la montée des eaux ?
Le rapport des individus au milieu rural et au milieu citadin évoluera encore, plus rapidement, avec la mise en opposition du temps de la nature et celui de l’immédiateté qui viennent s'entrechoquer. La place des nouvelles mobilités se voudra centrale, montrant que le cheminement actuel est encore long. Des villes « exemplaires » en la matière sont citées, comme Oslo ou Amsterdam.
La place des femmes, mais aussi celle des personnes en situation de handicap et des personnes les plus vulnérables se voudront redéfinies, afin de pouvoir laisser chacun vivre et s'exprimer librement. Parce qu'une ville est par définition ouverte aux gens qui entrent, ouverte à l’échange, au vivre-ensemble. L’inverse serait une tribu qui se rassemble, sectaire, communautaire.
Si on ne rend pas véritablement les villes vivables pour tous, elles disparaîtront, avec toutes les civilisations qui y puisent leur force.
Parce que 2050, ce n'est pas si loin
De nombreuses démarches sont déjà en cours, au cœur même de nos institutions, pour accompagner cette démarche pérenne pour l'avenir. La loi ZAN (zéro artificialisation nette) nécessite de faire des compromis pour chacun des acteurs. Mais comment fait la France, comment faire la France de demain ?
Comment faire un pas vers ce changement utopique, comment s'épanouir dans ce monde pas si lointain, où les problématiques actuelles seraient amplifiées ? Quel rôle aurons-nous à jouer, nous, communicants publics, pour accompagner au mieux ces bouleversements ?
Un livre étonnamment puissant et rempli d’humanité, qui, au fil de ses lignes chargées d’histoire, agit comme un sursaut de conscience – pas seulement écologique –, une volonté d’agir et de se questionner. Repenser soi-même le monde qui nous entoure, comme une invitation à la projection, pour se mobiliser et s’impliquer, en tant que professionnels de la communication, mais pas que.
Un ouvrage pour aller au-delà des utopies, se projeter et décrypter ce qu’il se passe dans le monde, car il aborde tous les sujets à travers les villes.
Histoires et avenirs des villes
Jacques Attali
Éditions Flammarion
Octobre 2024
464 pages