Pages de com : « L’homme préhistorique est aussi une femme » par Marylène Patou-Mathis
On n’oublie pas que parmi les combats d’aujourd’hui, celui pour l’égalité des sexes est primordial. Cet ouvrage offre l’immense avantage de nous rappeler combien les préjugés ont la vie dure… et longue. Commandez-le en ligne et ce sont des amazones qui entreront chez vous !
Contrairement à son titre, il ne s’agit pas d’un traité d’histoire préhistorique. Seul le chapitre III traite le fond du sujet, soit une moitié du volume. Ne croyez pas y trouver une série de faits indiscutables et de réinterprétations limpides. N’espérez pas vous y forger de nouvelles certitudes : l’auteure y recense toutes les approches théoriques, historiques ou ethnologiques, les explique, montre leurs conclusions, puis les réfute et nous laisse souvent seuls juges devant des preuves ténues et en l’absence d’éléments déterminants ou concluants. Ce faisant, elle fait le tour du sujet et donne tous les éclairages récents. Elle problématise et replace dans le contexte sociétal. Elle nous éclaire donc, de façon humble. Et c’est une belle leçon.
Les deux premiers chapitres sont en effet une description quasi clinique des effets de l’androcentrisme sur les approches du rôle des femmes dans la préhistoire et dans l’histoire. On découvre avec effroi que nombre de nos références sont gravement orientées sur ce sujet ! C’est une réflexion qui viendra très justement alimenter nos travaux au moment où l’on espère justement débarrasser la communication publique – et plus généralement la parole publique – des stigmates de la domination des hommes sur les femmes.
Et pour celles et ceux qui veulent se souvenir combien notre société patriarcale fut injuste envers la moitié de l’humanité, Marylène Patou-Mathis se fend d’un dernier chapitre sous forme de vision historique des « éternelles rebelles ».
L’ouvrage est donc utile et déroutant en même temps. Ses 90 pages de notes viennent l’étayer et sont en elles-mêmes un riche éventail.
L’homme préhistorique est aussi une femme
Une histoire de l’invisibilité des femmes
Allary Éditions – Essai
1er octobre 2020
352 pages