Aider les agents à respecter leur devoir de réserve
« Et toi, t’en penses quoi ? » Cette question a priori anodine peut se révéler sacrément piégeuse pour les agents territoriaux lorsqu’elle est posée par un ami sur Facebook ou par un journaliste au coin de la rue. Particulièrement par temps de communication en période électorale ou de communication sensible. Pascal Touhari, avocat, propose trois axes pour protéger le devoir de réserve des agents territoriaux.
Le devoir de réserve – comme les obligations de discrétion professionnelle et de secret professionnel – relève des obligations des fonctionnaires, qu'ils soient contractuels ou titulaires. Si in fine il appartient à l’agent de s’en remettre à son propre jugement dans sa libre expression – qui reste un droit fondamental –, les cadres territoriaux et la communication interne peuvent l'aider dans son discernement.
Sensibiliser, former, prévenir
Pascal Touhari est directeur juridique, achats, commande publique et patrimoine de la ville de Villeurbanne. Il est également avocat. C'est dans la classe en ligne sur la communication de crise – qui s'est tenue en avril et mai 2021 – qu'il a rappelé le rôle de l'encadrement et de la communication interne auprès des agents. Il classe ce rôle en trois axes : sensibiliser, former, prévenir. À découvrir dans cette vidéo.
Pour sensibiliser les agents au bon usage des réseaux sociaux et partager les bonnes pratiques, un atelier approfondira la question aux prochaines Rencontres nationales de la communication interne qui se dérouleront les 23 et 24 juin à Paris.
FAQ et messages de sortie
Lorsqu'un sujet sensible est bien identifié, le communicant interne peut être à l’origine d’outils utiles pour l’agent, en période de crise mais aussi par temps calme. Il peut rédiger des réponses qui aideront les agents à trouver leurs mots sans être pris au dépourvu. Ces réponses sont de deux ordres :
- les questions-réponses et autres FAQ : il s’agit de préparer les agents aux questions qui pourraient être posées (par les agents, les usagers, les citoyens, les partenaires, les fournisseurs, la presse) en leur proposant les réponses correspondantes, en cohérence avec les valeurs de l'institution et la posture de communication identifiée ;
- les réponses types : elles peuvent permettre aux agents de répondre à toute question déstabilisante. Par exemple : « Je ne suis pas en capacité de vous répondre, mais vous pouvez prendre rendez-vous avec l'élu concerné », ou bien « En tant qu'agent territorial, je ne suis pas tenu de répondre à votre question », etc. À chaque institution ses réponses et ses usages.