Après l'élection présidentielle, les communicants publics s'interrogent
[ Mai 2017 ] Les élections présidentielle et législatives ne laissent pas les dircoms indifférents.
Le débat est lancé. Les trente membres du Comité de pilotage de Cap’Com, réunis mi-mai à la Maison de l’Environnement de l’Île-de-France, se sont interrogés sur les résultats de l’élection présidentielle et sur la recomposition politique illustrée par le nouveau gouvernement. Trois sujets furent au centre des débats.
Lorsqu’on mesure les résultats du premier tour, on peut s’interroger sur la portée de la parole publique dans le monde rural. Ceux qui votent contre « le système » ne sont pas ceux qui ont le moins, mais ceux qui ont le plus peur de perdre : ceux qui se sentent éloignés (on peut analyser la carte du vote à partir de la distance au centre métropole), ceux qui se sentent isolés. Comment s’adresse-t-on à des citoyens qui vivent ce sentiment d’abandon ? Comment tisser avec eux une relation et leur porter une forme de reconnaissance ?
Nous vivons la fin d’une époque. Les partis politiques sont inopérants et leur communication ne fonctionne plus. Face à l’explosion des clivages gauche-droite, il va falloir inventer de nouveaux mots, de nouvelles façons de parler des enjeux de l’action publique. Si les clivages deviennent tripartites (gauche culturelle et écolo ; centre gestionnaire et libéral ; droite conservatrice et nationaliste), il va falloir aider nos élus car les cartes vont être rebattues pour les prochaines élections locales et la manière de communiquer sur le terrain va changer.
Fake news, rumeurs, informations non vérifiées… L’information se discrédite et avec elle, ceux qui la portent avec un certain professionnalisme. Une profonde défiance s'installe à l’égard des médias et de la parole des institutions. Dans ce contexte, la parole publique va devoir être en mesure de contrer la désinformation : une mutation déjà en œuvre dans certains médias.