Aller au contenu principal

Après mon webmaster, dois-je virer mon community manager ?

Publié le : 13 février 2017 à 09:10
Dernière mise à jour : 19 mars 2018 à 16:12
Par Marc Cervennansky

Le 23 janvier à 7h32 un tweet attire mon attention : "Le Community manager n’est plus…" Sacrebleu ! Cela me rappelle une de mes anciennes chroniques de Cap Com, datée de 2013 : Dois-je virer mon webmaster et embaucher un community manager ?

Dans les mêmes thématiques :

Marc Cervennansky @cervasky

Rappel des faits : Il y a cinq ans environ le terme "community manager" commence à apparaître dans certaines offres d’emploi, nouveau profil geek qui viendrait compléter ou remplacer le webmaster, apparu à la fin des années 90.

Au revoir l’informaticien asocial qui s’occupe du site internet, bonjour le communicant qui anime les communautés sur les réseaux sociaux.

Sauf qu’en réalité, nous demandons souvent au webmaster d’assurer les fonctions de community manager. Nous n’allons pas créer de nouveaux postes à chaque fois qu’un nouveau média à la mode apparaît ! Après les sites web, après les réseaux sociaux. quelle autre nouveauté demain ?

Les réseaux sociaux : des médias à part entière

Selon l’article de Siècle Digital, aujourd’hui, le community manager n’est - déjà - plus. Il devient social media manager.

Un métier qui suit l’évolution rapide et continue des réseaux sociaux. Ces derniers deviennent aujourd’hui des médias à part entière. Ils auraient même tendance à supplanter les sites internet traditionnels d'information. Facebook encourage ou force, c’est selon, les principaux organes de presse à publier leurs articles directement sur sa plateforme, sans renvoi vers leur site internet.

L’évolution des usages semble le démontrer, selon les dernières études : les jeunes ont tendance à partir sur Snachat pour discuter entre eux et Facebook devient le média où ils prennent connaissance de l’actualité, où ils** partagent des opinions** qui leur conviennent.

Il ne s’agit donc plus ici, pour les responsables des réseaux sociaux, de simplement animer des communautés de fans ou d’abonnés mais de jouer un rôle plus stratégique.

Un chef d'orchestre de la communication numérique

Selon le site e-marketing.fr, le social media manager, contrairement au community manager, n'est pas le simple exécutant d’une politique de communication. Il assume une fonction de décideur et de chef d’orchestre. Il est le garant de l’image de son entreprise, marque ou collectivité sur les médias numériques.

Toujours en veille, le social media manager est responsable de l’évaluation de la présence de son employeur sur les réseaux sociaux. Il développe la visibilité et le caractère positif de l’image perçue par les clients, usagers ou habitants.

Il ne s’agit pas ici d’exercer une simple promotion de ses services mais d’assurer aussi et surtout la transparence. La langue de bois n’a pas sa place sur ce type de médias, et c’est le "bad buzz" assuré en cas de message trop politiquement correct.

Lorsque l'entreprise ou la collectivité n'est pas d'une taille suffisante, les postes de community manager et de social media manager sont souvent assurés par une seule personne.

Que ce soit dans le secteur privé ou public, le social media manager est de plus en plus sollicité pour faciliter et développer le dialogue et la qualité de service entre l’entité émettrice et ses utilisateurs.

Je passe mes journées devant un ordinateur !

Oui, les métiers liés à la communication numérique évoluent très vite, aussi vite que la transformation des outils eux-mêmes. Mais ce n’est pas un phénomène nouveau. Le webmaster des années 2000 accomplissait déjà des tâches très différentes de celles des années 90. Le community manager aujourd’hui ne travaille plus comme il y a seulement 4 ans. La profession que j’exerce aujourd’hui n’a plus grand chose à voir avec celle dans laquelle j’ai débuté il y a 20 ans déjà.

Alors faut-il renommer ou transformer le poste récemment acquis de community manager dans son service communication ? Certes, il est important de nommer les fonctions, qui participent de la reconnaissance des métiers, pas toujours compréhensibles du commun des mortels. Quand on demande à mon fils quel est ma profession, il répond que je passe mes journées devant un ordinateur !

Dans le secteur public, les profils et intitulés de postes évoluent moins vite que dans le secteur privé. Avant-hier webmaster, hier community manager, aujourd’hui social media manager, demain chatbotter multi-tasking hacker manager ?

Au-delà de la fonction imprimée sur sa carte de visite, il est essentiel que la métamorphose permanente de nos métiers soit perçue et reconnue. Notre veille et notre expertise doivent accompagner les stratégies de communication qui intègrent de plus en plus les médias numériques.

Et finalement peu importe le nom, pourvu que l’on ait l’ivresse…