
Ascenseurs émotionnels
Il est des jours où la communauté de travail prend tout son sens : ces moments plus intenses où l’habituel laisse la place au surprenant, à l’inattendu, ou même, parfois, au drame. Alors, intervient un phénomène presque physique de rassemblement des cœurs, dans un élan de solidarité et d’esprit de corps qui réchauffe et rassure.
Par Pauline Moussalli, responsable de la communication interne de la ville de Mulhouse et de Mulhouse Alsace Agglomération.

À Mulhouse, la crise du Covid avait déjà particulièrement testé notre résilience collective ; l’engagement et la cohésion des équipes s’étaient illustrés tant dans la disponibilité de chacun pour apporter son aide que dans les petites attentions quotidiennes entre collègues pour s’assurer du bien-être des uns et des autres. C’est à ce moment-là, aussi, que la communication interne a pris tout son sens et s’est hissée au rang de fonction stratégique, pour ne plus en redescendre depuis.
Depuis, la vie normale a repris son cours, ponctuée de crises internes et externes que le collectif traverse comme des soldats romains en formation de tortue, en essayant de limiter les pertes en ligne. La (re)construction d’un collectif a besoin d’outils efficaces : son bras armé est appelé dans notre jargon « marque employeur ». Tous ces signaux faibles ou ces temps forts qui créent le groupe, assurent une certaine reconnaissance mutuelle et forgent le fameux esprit d’équipe.
La valse des émotions
Cela crée des ascenseurs émotionnels. En janvier, nous avons connu un moment fort de cohésion, de joie et de retrouvailles à l’occasion des vœux au personnel. Nous avons célébré notre collectif, notre team, lors d’un après-midi à la fois hors du temps et désormais ancré dans notre récit collectif.
Un mois plus tard, nous vivions un drame avec l’attaque de plusieurs de nos collègues dans l’exercice de leur fonction. Stupéfaction, angoisse, colère, reconnaissance. Toute une communauté de travail a été touchée ce jour-là, et dans les couloirs, l’inquiétude se voyait dans les regards. Parce que chaque collègue sert l’intérêt général, l’agression a été vécue comme un malheur collectif.
Puis, à nouveau chacun va de l’avant, tout en ayant ajouté une brique de plus à l’histoire commune qui nous lie les uns aux autres. Une histoire que la communication interne se doit d’intégrer dans son logiciel pour en tirer du plus beau, du plus fort pour encore plus d’émotions à partager ensemble.
Photo de Олег Мороз sur Unsplash.