Aux Rencontres du marketing territorial, des clés pour utiliser l’intelligence artificielle
Les Rencontres du marketing territorial 2024 au Louvre-Lens se sont terminées par une présentation, originale et décoiffante, de Valentin Schmite, fondateur d'Ask Mona, une start-up qui met l'intelligence artificielle au service des lieux culturels. Praticien de l’IA, visionnaire, philosophe, amoureux de Charles Trenet et de son jardin extraordinaire au point d’en faire un livre, cet encore jeune entrepreneur a donné à l’auditoire attentif quelques clés pour comprendre et placer l’intelligence artificielle au service du marketing territorial.
Par Christophe Devillers, directeur-adjoint de l'agence d'attractivité Mulhouse Sud Alsace
Français, nous savons combien la dimension touristique compte dans la question et l’évaluation de l’attractivité d’un territoire. Comme partout, ce qu’on appelle « l’intelligence artificielle » s’impose rapidement dans les pratiques opérationnelles des professionnels du marketing territorial et les contraint à penser le phénomène ensemble en amont, plutôt que de devoir endiguer les excès après coup.
Valentin Schmite enseigne et concrétise. Rappelant que l’« intelligence » de l’intelligence artificielle n’est que l’utilisation un peu abusive du terme anglais « intelligence » (prononcer in + tél + i + djuhns) qui s’applique au renseignement, il invite à la prendre pour ce qu’elle est et à s’approprier rapidement cette avancée technologique qui, dans dix ans, sera une évidence dans nos vies personnelles et professionnelles, comme la suite Microsoft l’est devenue dans les années 1990-2000.
Lorsque l’intelligence artificielle est générative (créatrice de contenus, image ou texte), elle devient, somme toute facilement, un outil phénoménal dans les mains de celui qui la maîtrise. En personnalisant par exemple, grâce à Perplexity, un dossier de presse pour chacun des 50 journalistes qui en sont destinataires, on peut gagner en efficacité à très peu de frais.
Le conférencier entrevoit dans l’intelligence artificielle quatre utilités majeures.
- En premier lieu, la professionnalisation, tant elle accélère et simplifie les processus de formation d’un nouvel arrivant dans une structure.
- En deuxième lieu, un argument crucial dans la « lutte pour l’attention » car, face aux véritables concurrents de la communication publique et du marketing territorial que sont Netflix ou TikTok, il convient d’utiliser les mêmes armes qu’eux, l’IA permettant la personnalisation dans la différenciation.
- En troisième lieu, le ciblage.
- Et enfin, la recherche de l’évaluation permanente des actions menées.
Toutes ces catégories sont nécessaires à la mise en œuvre d’un marketing territorial bien senti.
Finalement, lorsque Valentin Schmite rêve d’une IA idéale, c’est une technologie mieux partagée, accessible à tous et non biaisée (comme elle l’est encore trop aujourd’hui, se nourrissant de la donnée existante et, de fait, en conservant encore certains biais).
Un jardin extraordinaire ? Il suffit pour ça d’un peu d’anticipation.
C’est au musée du Louvre-Lens, dans l’inspirant territoire en reconversion qu’est le Bassin minier du Pas-de-Calais, que s’est déroulée la 11e édition des Rencontres nationales du marketing et de l'identité des territoires.
L'événement a rassemblé 120 professionnels de l’attractivité locale les 11 et 12 septembre derniers. Deux journées de réflexion, d’expertise, de partage d’expériences et de réseau professionnel qui ont fait émerger des exigences d’humanité pour co-construire une destination attractive dans la durée : lien social, émotions, histoire collective et bien-être de toutes et tous.