Du street art dans votre plan de com’

{Attention, ce texte comprend de nombreux anglissimes !} Le « street art » dont on entend parler de partout depuis plusieurs années est souvent associé aux arts plastiques dans l’espace public telles que les fresques murales (plus ou moins légales), la sculpture urbaine (plus ou moins autorisées) et les installations artistiques (plus ou moins programmées). Comme tout art, il est difficile de le canaliser. Il est sans doute préférable de ne pas le faire : l’Art est présent pour nous faire rêver, pour plaire, pour déplaire, pour émouvoir. Le fait qu’il soit dans la rue ne le rend pas moins noble (même s’il prive les marchands d’art de commissions juteuses).

Je le développe à Bourgoin-Jallieu depuis plus de 3 ans maintenant avec l’appui du service culturel. Sous l’intitulé d’art contemporain urbain, la Ville organise des démonstrations de peinture dans la rue piétonne avec l’appui des commerçants, des rencontres de graffeurs sur les bâtiments associatifs, des expositions sous l’égide du musée et des fresques monumentales validées par la vox populi via un site internet de consultation citoyenne. Toutes ces réalisations artistiques sont regroupées dans le temps court avec un festival annuel de street art et dans le temps long par la création programmée d’un parcours d’art contemporain urbain. L’exemple de la ville de Bourgoin-Jallieu n’est pas unique, d’autres ont fait mieux et depuis plus longtemps à l’image du Art Fest Grenoble ou du parcours de street art de Bruxelles.

Pour le communicant territorial, l’Art contemporain urbain comporte de nombreux avantages. Il permet de créer une identité territoriale distincte. Les fresques mettent en valeur les atouts de la commune : touristiques, personnalités remarquables, jumelages, histoire industrielle… Il peut ainsi renforcer le sentiment d'appartenance des habitants à leur communauté. Cela participe au renforcement du lien social que l’on cherche tous à promouvoir. Les projets artistiques urbains sont accessibles par définition et rassemblent les membres de la communauté, les incitant à participer à des projets collaboratifs ou à des événements artistiques ce qui renforce les liens au sein de la population. D’ailleurs, chaque opération est très bien perçue par les habitants de tous les âges et de toutes les classes sociales. Nous le constatons chaque année de manière scientifique avec le taux de participation aux consultations citoyennes sur ce thème. Les participations ouvertes récoltent 7 à 10 fois plus de votes et de commentaires que les autres sujets.

Le street art peut, s’il est cadré et ne dérive pas en tags anarchiques comme le subissent certaines villes, améliorer l’image du territoire et promouvoir une destination. Les villes qui investissent dans l'art contemporain urbain attirent un tourisme culturel spécifique. Si vous aimez cet art, vous avez certainement entendu parler de la Street art city situé dans le village de Lurcy-Levy dans l’Allier. Cette ville de 1925 habitants attire des milliers de visiteurs chaque année grâce à des installations artistiques uniques et un parcours singulier. Cela stimule l'industrie touristique et génère un ruissellement positif pour les commerces, les restaurants et les hôtels du territoire (contribuant ainsi à l’amélioration de l'image du département identifié comme dynamique, créatif et innovant).

En résumé, l’art contemporain urbain peut jouer un rôle important dans la communication territoriale : il renforce l’identité, contribue au développement économique et favorise l’engagement des communautés locales. Par ailleurs, l’avenir des fresques murales réside dans l’émergence des publicités peintes. Le street art devient un support de communication et porte un message calibré auprès du grand public comme le promeut l’entreprise américaine Overall Murals.