« Je vous adresse ma candidature pour les postes d’Atsem et de chargée de communication »
Cinquième extrait du (presque réel) carnet de bord d'une communicante.
Par Lucille Roué, responsable de la communication de la ville de La Tour-du-Pin.
Jeudi 15 septembre 2022, 20h08, depuis mon salon
Cher carnet,
Ça y est, j'ai recruté ! Mais cette fois-ci je t’avoue que ça a été un peu plus laborieux que les précédentes fois.
C’est pleine d’espoir (comme à mon habitude) que j’ai posté – et de nombreuses fois partagé – l’annonce qui devait me permettre de trouver rapidement la nouvelle perle rare de mon petit service com. Le monde professionnel est ainsi fait : le départ d’un collaborateur, bien que regretté, permet de réfléchir à de nouvelles perspectives d’organisation, grâce à l’arrivée d’une nouvelle personne débarquant avec ses compétences variées, ses nombreuses bonnes idées et son enthousiasme débordant. Je me voyais donc déjà (comme à mon habitude) me laisser emporter par la lecture d’une multitude de lettres de motivation passionnantes et inspirantes, et d’un bon nombre de CV attractifs...
Au bout de quelques jours, les premiers mails transmis par le service ressources humaines arrivent au compte-gouttes dans ma boîte de réception. Et là, désillusion : je tombe de haut (pas comme à mon habitude). Il y a dix-huit mois, mon dernier recrutement et plus de 70 postulants ; aujourd’hui, moins d’une vingtaine... Peu de candidatures, beaucoup de profils marketing, et même une personne postulant dans une seule et même lettre de motivation « pour le poste d’Atsem et celui de chargée de communication » (sic), les deux étant vacants dans ma collectivité ! Où sont passés les candidats ? Les prétendants ont-ils réellement lu l’annonce ? Heureusement, quelques personnes correspondent quand même aux attentes au milieu d’un bon nombre de candidatures de « bouchers-charcutiers », comme je les appelle – ces fameux candidats qui tentent le tout pour le tout car « sur un malentendu, ça peut marcher ».
Mais ne te méprends pas, cher carnet. Les bouchers-charcutiers sont mes amis (j’adore les rillettes sur du pain aux céréales pour l’apéro et je mange mon steak à point), et j’accorde à chaque candidature la même valeur. Ce qui m’a surprise, c’est de voir que, désormais, dans nos métiers dits « attractifs », on rencontre les mêmes problématiques que dans tout corps de métier dans le contexte actuel. Est-ce l’effet Covid ? Une prise de conscience ? Un manque croissant d’intérêt pour le service public ? Je ne sais pas... Mais je ne me suis pas arrêtée à cela : j’ai depuis participé aux entretiens de recrutement, et une jeune chargée de communication nous a rejoints il y a une dizaine de jours, motivée, souriante et pleine de potentiel. Mon équipe est au complet, je vais pouvoir donner une nouvelle impulsion au service grâce à son arrivée, et ce nouvel élan sera bénéfique à tous. Merci, et bienvenue, Charlotte !