La communication politique, le bien, le mal, tout ça …
Il existe des débats récurrents, pour ne pas dire sans fin. Surtout en période électorale. Parmi ces derniers, le rôle et la place de la communication lorsqu'elle s'immisce dans la politique, mais, surtout, le risque, voire le poison, qu'elle représenterait pour la démocratie.
Par Marc Thébault
Pour tenter de s’y retrouver, je vous propose une infographie afin de vous forger votre propre opinion. Sauf si, bien sûr, cela est déjà fait !
Il se trouve que la regrettée émission Ce soir ou jamais proposait, le soir du 11 avril 2014, une thématique qui avait, forcément, attiré nombre de collègues : « La communication a-t-elle tué la politique ? ». L'émission est toujours, malgré le temps qui passe (merci le cloud) à retrouver sous ce lien. La qualité des intervenants a permis de faire un tour d'horizon assez complet bien que, de temps en temps, des portes, mêmes ouvertes, ont pu se sentir menacées d'être enfoncées.
Si je dois tenter une synthèse, je ne le ferai pas avec des mots, mais en infographie. Celle que vous trouverez ci-dessous, aura même l'avantage de pouvoir indiquer les risques de basculement vers le bien ou vers le mal ! Histoire d'éviter les faux pas. Histoire aussi de tenter de dessiner un chemin vertueux. Histoire enfin d’être raccord avec l’actualité politique justement.
Pour ma part je retiendrais 3 choses :
D'abord, ce rappel indispensable que « la base de l'homme politique, c'est de devenir lui-même ». Définitivement, la communication n'est pas une machine à fabriquer de l'authenticité, mais bien à la révéler. De même, elle n'est pas (ou ne devrait pas être) une cosmétique du vide. C'est « lorsque l'on fait de la forme pour cacher le vide du fond (idées, projets, sens de l'action publique, etc … - ndlr) que la communication devient dangereuse ("perverse" ajouterai-je – ndlr) ».
Ensuite, c'est que la communication est une fonction basique de la politique. Ne serait-ce que pour expliquer les enjeux ou les actions, fédérer et convaincre autour d'un projet ou, simplement, maintenir (voire renforcer) le lien avec les populations. « La communication met en perspective. Elle relate », par la même elle rend explicite, compréhensible et appropriable l'action publique. Le risque résidant dans l'utilisation de la communication à l'usage exclusif de la conquête du pouvoir, en se souvenant que, comme le rappelait un intervenant : « Pendant qu'on est en train de faire des slogans, d'un point de vue civique, la maison brûle ».
Enfin, pour maintenant s'ouvrir à la communication territoriale, ou "communication publique", les enjeux, comme les risques ou les opportunités, sont à l'évidence les mêmes. Certes, il ne s'agit pas de dire que communication politique et communication publique sont exactement identiques, et que tout dircom public est aussi un conseiller en communication politique. Loin de là (au risque de choquer les adeptes du « 100 % service public d’intérêt général »). Mais il s'agit au moins de dire qu'elles relèvent toutes deux de la même dynamique et que les risques et les chances de l'une sont également ceux de l'autre. Et réciproquement.