La Réunion accueille Cap’Com
Fin octobre, à Saint-Denis de La Réunion, des communicants publics réunionnais ont participé à une réunion régionale Cap’Com, à la suite d’un séminaire sur la marque de territoire organisé par la région. Dans la nuit tropicale qui s’étendait, chacun a pu évoquer à sa façon les spécificités d’une communication ultramarine encore sous-exposée.
La vingtaine de professionnels réunis a d’abord pu entendre un exposé sur la vie du réseau national de la communication publique territoriale, sur son organisation comme sur les derniers événements qu’il a organisés. Mais, comme lors de chaque réunion régionale, le temps de l’échange avec les collègues locaux a été privilégié et n’a pas démérité. Élus ou chargés de communication ont en effet dialogué et, très vite, ont abordé la position de cette communication au sein de la communauté professionnelle nationale.
Quelle place pour la communication des territoires ultramarins ?
Dans cette partie de l’océan Indien, à plus de onze heures de vol de la métropole, la relation avec les collègues de l’ensemble de la France est importante. « Globalement, observait l’un des participants, La Réunion, en tant que territoire ultramarin, a du mal à exister au sein des réseaux nationaux et à valoriser ses réussites. » Un autre, qui travaille pour la communication d’une fédération professionnelle, ajoutait : « Le Covid et le développement de la visioconférence ont permis aux territoires ultramarins de participer à des réunions de réseaux nationaux, alors qu’avant, les collègues européens étaient tellement rétifs ! » Il concluait malgré tout : « Mais comment exister dans cet univers ? » Cette entrée en scène des outre-mers par les moyens numériques de communication est en effet un grand changement, qui entraîne rapidement d’autres interrogations. La question est plutôt : « Quelle place les territoires ultramarins doivent-ils prendre ? »
Il faut donc se mettre en position et penser pour cela une stratégie. « La Réunion, pays de toutes les contradictions qui apparaît comme un laboratoire du monde » (1) a des atouts, et ses communicants ont bien une idée de ce qu’il leur reste à faire. « C’est un territoire compétent, à l’origine d’innovations, ce n'est pas que du folklore. Cette île est créative, porteuse de valeurs universelles. » Une autre personne ajoute : « Mais nous avons besoin d’apports techniques en rapport avec le marketing territorial et la communication territoriale. »
Tout le monde s’accordait sur des compétences spécifiques : « La Réunion pourrait être sollicitée sur les questions de gestion de crise. » Une remarque a été faite sur la spécificité du paysage médiatique local : « La question du médium est importante. On pense que tout le monde est accoutumé au numérique et au téléphone alors qu’ici, la télévision et la radio sont particulièrement importantes. »
En guise de conclusion de cet échange de plus d’une heure, et dans la droite ligne de la journée de travail collaboratif qui avait précédé, les participants sont revenus sur le projet d'une future marque, qui sera développé au profit global d’un territoire déjà bien engagé sur la voie de sa promotion. Un projet qui sera présenté au Forum Cap’Com de Toulouse, dans son volet durable, parce que « la colonne vertébrale de tous les projets doit être le développement durable. Tous les sujets doivent le prendre en compte ». On ne dira pas le contraire !
(1) Extrait de la préface de Brigitte Croisier dans son livre d’entretiens avec Paul Vergès D’une île au monde, L’Harmattan, 1993.