Le nouveau logo de Perpignan soulève consternation et opposition
À Perpignan, le sens contesté du nouveau logo de la ville nous rappelle la puissance identitaire des marques territoriales.
Nouveau maire, nouveau logo. Mais à Perpignan, le logo dévoilé par le maire RN soulève consternation et opposition. L’identité de la ville en serait changée.
Samedi 10 avril, environ 300 personnes ont défilé dans la ville pour s’opposer à la nouvelle identité graphique présentée par la municipalité. Perpignan n'est plus « la Catalane », dénonce le collectif « Oui au pays catalan », qui a appelé à la manifestation.
Le logo contesté ne fait plus mention de la signature « Perpignan la Catalane », qui marquait le logo depuis plus d’un quart de siècle. La ville devient « rayonnante », une qualité qui peut s'appliquer à n'importe quelle ville du sud de la France, explique un manifestant.
Une figure de saint Jean-Baptiste, en référence à la cathédrale catholique du même nom, vient remplir le graphisme qui adopte la forme traditionnelle des blasons. La représentation du château du Castillet, qui abrite le musée Catala, et qui reste un symbole de la ville, n’est pas privilégiée.
La présentation sur le site de la ville de la nouvelle identité illustre le sens recherché de cette création : « Perpignan, une ville enracinée dans son Roussillon historique et pleinement française ! », « La catalanité s’inscrit d’ailleurs dans la République française et ceci sans ambiguïté ». D’où l’idée d’aller chercher, dans un retour en arrière historique, un ancien blason en usage au Moyen Âge.
Face à la polémique, le maire a dû justifier son choix. « Nous avons laïcisé le saint Jean-Baptiste en remplaçant la croix par un bâton de berger », a-t-il concédé.
Quelle identité et quel message porte un logo ?
Les débats autour de ce nouveau logo témoignent de toute la puissance évocatrice de l’identité graphique. Ils rappellent aux communicants publics le rôle fédérateur d’une marque territoriale que doivent pouvoir s’approprier habitants et forces vives du territoire. Ils illustrent la nécessité de construire une marque dans la durée, issue non pas d’une visée politique mais assise sur une vision historique commune et un projet de territoire partagé. Ces débats démontrent aussi la nécessité de rechercher une justesse technique et une approche graphique qui font partie du sens porté par le symbole.
Et pour ce qui est du logo de Perpignan, « au-delà du sens, c'est esthétiquement immonde », conclut sans appel un communicant public.