Les habitants souhaitent plus de participation mais connaissent peu les dispositifs existants
Les Français perçoivent de manière très positive l’existence de dispositifs leur permettant de participer aux choix publics sur leur territoire. Mais ils sont encore nombreux à ne pas en avoir une bonne connaissance. Faut-il incriminer une communication publique insuffisante qui pourrait expliquer le faible niveau de participation ?
La palette des outils permettant d’associer les habitants aux décisions publiques est large et elle s’est encore agrandie avec les possibilités liées au numérique. Qu’il s’agisse de consulter pour recueillir des avis, de concerter pour faire participer des publics à l’élaboration d’un projet ou de codécider autour de choix publics, les outils ne manquent pas et toutes les collectivités en disposent plus ou moins.
Les habitants apprécient cette offre qui leur permet d’être associée aux choix publics, c’est que ce confirme l’édition 2020 du Baromètre de la communication locale.
L’offre de participation est appréciée et jugée utile
À l’échelle de leur commune, 86 % des Français souhaitent que les dispositifs de participation citoyenne se développent. Même à des échelles plus larges et moins bien identifiées, au niveau de leur intercommunalité, de leur département, de leur région, le souhait est le même pour plus de 4 Français sur 5.
Plus positif encore, les Français (88 %) ont le sentiment que ces dispositifs sont un bon moyen pour qu’ils soient associés aux décisions qui les concernent. Plus d'1/3 d’entre eux jugent même que cette participation est une « très bonne chose ». Ces opinions, très majoritairement positives, se retrouvent de manière homogène auprès de l’ensemble des catégories de population.
Les habitants mesurent bien tous les bénéfices que la gestion locale peut tirer des dispositifs de participation. D’abord, plus de 8 Français sur 10 considèrent que ces dispositifs peuvent permettre que les élus aient une meilleure connaissance des attentes des citoyens (89 %). Ils pensent même, très majoritairement (85 %), que c’est là un bon moyen pour améliorer les projets et les politiques publiques décidés par les élus. Plus positif encore, les Français (88 %) ont le sentiment que ces dispositifs peuvent permettre de faire émerger des projets innovants. Des convictions qui ne sont peut-être pas toujours partagées par les élus…
Les citoyens ont une faible connaissance des dispositifs de participation
Les espoirs mis dans la participation sont toutefois refroidis par le manque de connaissance qu’ont les Français des dispositifs qui s’offrent à eux.
Plus d'1/3 des Français n’ont pas entendu parler de dispositif de participation au cours des douze mois qui ont précédé les élections municipales. Et plus d'1/3 reconnaissent qu’ils en ont entendu parler mais qu’ils ne savent pas vraiment de quoi il s’agit. La longue campagne des élections municipales aurait pourtant dû porter à leur connaissance des formes de participation citoyenne dont on aurait pu tirer le bilan sur la mandature précédente. Les engagements en faveur d’un renforcement de la démocratie locale, qui furent souvent au centre des programmes des candidats, auraient aussi pu se traduire par une meilleure lisibilité des dispositifs envisagés. De plus, des innovations très médiatisées comme le grand débat national ou la Convention citoyenne sur le climat auraient pu renforcer la connaissance des possibilités qui s’offrent aux pouvoirs publics pour associer les citoyens.
Résultat, seulement 27 % des Français interrogés par le Baromètre de la communication locale déclarent avoir entendu parler de dispositifs de participation visant à réunir des citoyens afin de faire émerger des propositions et des solutions face à un enjeu précis. Mais que fait donc la communication publique ? est-on en droit de se demander.
Les habitants attendent plus d’informations qui pourraient les inciter à participer
Rien d’étonnant donc si les citoyens demandent davantage d’informations pour s’intéresser à la gestion publique.
Au niveau de la commune, 52 % des habitants souhaitent que leur mairie les informe davantage. Une attente qui ne baisse pas depuis sept ans au regard des différentes éditions du Baromètre de la communication locale.
Seulement 17 % des Français estiment qu’ils disposent d’une information tout à fait suffisante, par rapport à leurs besoins au regard de la démocratie participative, les conseils de quartier ou les réunions publiques.
La participation commence par l’information, les habitants ont tout à fait conscience de cette relation. 56 % reconnaissent que c’est la communication locale qui les incite à participer à la vie publique locale. Un constat qui se renforce d’année en année.
À noter que la situation n’est pas la même au niveau de l’information gouvernementale. L’importance des campagnes publiques de prévention de la covid n’est pas passée inaperçue des citoyens. S’il y a quelques années, 2/3 des Français attendaient davantage d’informations de la part de l’État et des organismes publics nationaux, ils n’étaient plus que 39 % à exprimer cette attente en juillet dernier.
Baromètre Epiceum & Harris Interactive de la communication locale
Le Baromètre de la communication locale est un sondage conduit par l’agence Epiceum et l’institut de sondage Harris Interactive en partenariat avec La Poste solutions business, Cap'Com et l'AMF. L’étude 2020 constitue la sixième vague du Baromètre après les éditions de 2009, 2011, 2013, 2015 et 2018. Cap’Com participe depuis la première édition à la rédaction du questionnaire, à l’analyse des résultats et à leur diffusion auprès du réseau des communicants publics.
L’enquête 2020 a été réalisée en ligne du 17 au 28 août auprès d’un échantillon de 1 000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus selon la méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, région, niveau de diplôme et taille d’agglomération de l’interviewé.
Des analyses et les résultats sont consultables dans l’espace Baromètre du site de Cap’Com et sur le site dédié au Baromètre.