L’intercommunalité, les Français en redemandent.
La 29ème Convention nationale de l’Assemblée des Communautés de France a fait la part belle à la communication publique. Le 4 octobre, le millier d’élus réunit à Deauville, a abordé la question de l’image et de la communication des intercommunalités au travers d’une étude et d’un débat.
86% des Français pensent que l’intercommunalité est une bonne chose
L’étude, basée sur un sondage de l’Ifop réalisé en septembre dernier auprès d’un échantillon de 2000 Français, porte notamment sur les perceptions associées à l’intercommunalité et sur l’information sur le rôle et les actions des intercommunalités.
86% des Français pensent que le principe de l’intercommunalité est une bonne chose. Pour une majorité de répondants, l’intercommunalité permet de mettre en commun les moyens des communes autour d’un projet cohérent et de proposer de nouveaux services et équipements collectifs. Cette adhésion globale à l’intercommunalité ne masque pas certains traits négatifs. L’intercommunalité tend à une hausse des impôts locaux, regrette une majorité de Français, elle complexifie la gestion locale et éloigne les élus des citoyens.
En quelques années le nombre d’intercommunalités a fondu de moitié et elles couvrent aujourd’hui de grands territoires. Cette réforme majeure ne semble pas avoir dérouté les habitants. Deux tiers des personnes ayant répondu au sondage expriment une adhésion à ce changement.
La connaissance de son intercommunalité reste relativement faible.
Mais si la perception globale de l’intercommunalité est globalement forte, la connaissance de son intercommunalité reste relativement faible.
Près d'un habitant sur cinq ne sait pas si la commune où il vit appartient à une structure intercommunale. 59 % des habitants ne peuvent pas citer le nom du président de leur intercommunalité et plus de 20 % ne connaissent même pas le nom de leur structure intercommunale
Une faible notoriété de l’intercommunalité que regrette des habitants qui sont en demande d’information. Seulement 30 % des habitants s’estiment suffisamment bien informés sur le rôle et l’action de leur intercommunalité alors qu’ils sont près d’une majorité à s’estimer suffisamment informés sur le rôle et l’action de leur commune. Rien d’étonnant si 59 % des habitants souhaitent en savoir davantage sur le rôle et l’action de leur intercommunalité.
Dès lors, comment mieux communiquer sur le fonctionnement et les actions des intercommunalités ? C’était là le sujet du débat conduit avec Cap’Com dans le cadre de la Convention de l’AdCF.
À l’approche des élections municipales, il faut mieux expliquer l’intercommunalité
Illustrant son propos de l’initiative du kiosque itinérant qui apporte aux citoyens l'information sur la communauté d’agglomération du mont Ventoux, Claire Tremblay, sa directrice de la communication a rappelé que « les communes constituent encore la porte d'entrée principale des habitants lorsqu'ils veulent s'informer sur leur territoire ». C’est pourquoi il est judicieux que la communication des intercommunalités porte l'action intercommunale, mais aussi qu’elle valorise tout le territoire. « Notre communauté de communes n'est pas un espace de services seulement, mais d'abord un espace de développement* », a insisté Claude Thomas, président de la communauté de communes du Grand Couronné en Meurthe-et-Moselle. Cultiver l'identité du territoire, c'est aussi l'objectif de la communauté de communes du Créonnais, située au sud-est de Bordeaux.
Les prochaines élections municipales seront aussi celles des intercommunalités. Au-delà du débat sur le mode de scrutin, qui ne facilite pas forcément la perception de l’intercommunalité, un effort doit être conduit pour expliquer l’intercommunalité. Pour Jean-Luc Rigaut, président de l’AdCF, maire d'Annecy et président du Grand Annecy, il faudrait mener une grande campagne de sensibilisation. C’est collectivement aux intercommunalités de la conduire avec le soutient des pouvoir publics nationaux, a-t-il précisé.