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Pages de com : « Les données de la démocratie » par Samuel Goëta
Ce livre est l’expression d’un engagement, pour l’open data, parce que l’auteur défend l’idée que de la transparence naît la confiance. Par l’intelligence collective mais aussi par l’émergence de nouveaux services, d’applications inattendues, de développements inimaginables, l’humanité progresse en ouvrant et en partageant ses données. Des données fines, de proximité, qui permettent également de connaître et de mieux servir les citoyens.
La France est une bonne élève en matière d’open data… sur le papier. Mais dans les faits, les administrations peinent à remplir leurs obligations en ce domaine. Voici l’une des nombreuses réflexions de Samuel Goëta dans cet ouvrage qui fait référence depuis un an sur la question. Et c’est tout son talent : expert engagé, il n’élude aucune question gênante ni ne tait des contre-effets. Mais il apporte des réponses et explique le pourquoi et le comment. Et les lecteurs de son ouvrage, élus, cadres de collectivités, dont les communicants publics, peuvent largement tirer bénéfice de ses trois grands chapitres :
- naissance et émergence de l’open data ;
- un bilan critique de l’open data ;
- et alternatives et propositions.
L’auteur a vu les potentiels de l’ouverture des données pour « renouveler la transparence, faire foisonner l’innovation et transformer l’administration ». Fondamentalement, loin de considérer le big data comme le « big pharma », c’est-à-dire l’expression d’un totalitarisme aux mains d’une minorité concentrant les moyens, la vision, les données, l’auteur y voit une objectivation de salut public, dès lors qu’elle est ouverte et partagée, et un rôle démocratique primordial.
Samuel Goëta termine utilement son ouvrage en offrant des pistes d’action : cinq stratégies alternatives « pour obtenir des données en l’absence de données publiques », puis une série de pistes d’action « pour que les données ouvertes réduisent effectivement les asymétries d’information et renforcent les contre-pouvoirs ».
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Finalement, les communicants publics trouveront dans ces lignes des réponses à leurs questions sur leur rôle dans la mise à disposition de la donnée publique – et la capacité des citoyens à s’en servir –, sur la manière dont eux-mêmes pourront s’emparer de cette précieuse moisson (de plus en plus fine et en proximité), et sur la façon de favoriser l’émergence d’une culture partagée des données.
Les Données de la démocratie
Open data, pouvoirs et contre-pouvoirs
Samuel Goëta
Préface d’Axelle Lemaire
C&F Éditions
272 pages
Janvier 2024