Pages de com : « Les nouveaux pouvoirs d’agir » par Vanessa Wisnia-Weill
Une réflexion actuelle sur l’empowerment, un ouvrage qui n’a rien perdu de sa pertinence pendant la crise sanitaire et qui pourrait bien nous aider à construire une autre relation citoyenne.
On le dit souvent comme cela : « La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres. » On entend également l’expression « droits et devoirs » (alors que l’un et l’autre sont indépendants, nous en reparlerons une autre fois) ; bref, la question de la liberté se heurte à un mur de contraintes sociales, économiques, mais aussi physiques, matérielles. Et, l’autrice le note dans un entretien récent sur le site nonfiction.fr, la crise de la covid-19 « montre à son tour combien la liberté est une chose essentielle mais aussi fragile et complexe ».
Dans son ouvrage paru un mois avant le confinement, Vanessa Wisnia-Weill propose cinq voies pour, malgré les contraintes, travailler à se recentrer sur le pouvoir d’agir de l’individu, ses marges de manœuvre, le sentiment de co-construire. Largement connu par l’anglicisme « empowerment », le développement du pouvoir d’agir des personnes et des collectivités se réfère à « la possibilité pour les personnes ou les communautés de mieux contrôler leur vie » (Rappaport, 1987) ou, de façon plus spécifique, à un processus caractérisé par l’exercice d’une plus grande maîtrise sur l’atteinte d’objectifs importants pour une personne, une organisation ou une communauté, selon Bernard Vallerie et Yann Le Bossé.
Nous nous intéresserons bien évidemment à la dernière de ces cinq parties, celle traitant de la citoyenneté. L’autrice y note par exemple combien il est important d’associer les citoyens au raisonnement financier sans rester à la surface de budgets participatifs « clés en main ». Elle évoque un véritable pouvoir d’agir en commun qui présente un haut niveau d’exigence dans le partage des enjeux. Mais c’est aussi le point de départ d’une gouvernance progressiste dans une optique d’émancipation. Nous ajouterons que c’est un préalable pour une acceptabilité de la transition environnementale, mouvement semblant inéluctable, qui se profile à l’horizon pour la puissance publique et ses communicants.
Les nouveaux pouvoirs d'agir
Vanessa Wisnia-Weill
Seuil / République des idées
13 février 2020
105 pages