Participation citoyenne : des outils numériques surtout utilisés pour communiquer
« Les outils numériques de participation citoyenne se diffusent au sein des collectivités locales mais restent utilisés dans une logique de communication, au mieux de consultation. » C’est le constat dressé par l’association Décider ensemble qui a présenté le 23 septembre dernier une analyse sur trois années d’enquête auprès de plus de 300 collectivités.
« Les dispositifs numériques ont pris une place centrale dans la “boîte à outils” participative des collectivités locales », explique l’association dans les conclusions de sa rétrospective 2016-2019 du Baromètre de la démocratie locale numérique. Ces outils sont très divers : portails d’open data, outils de sondage et enquête en ligne, outils de cartographie participative, applications de signalement, réseaux sociaux locaux, et bien entendu différentes plateformes de consultation et de concertation, de débat, de discussion, d’appels à projets, de budgets participatifs, etc. Les collectivités locales utilisent également les réseaux sociaux à des fins de participation (principalement Facebook et, dans une moindre mesure, Twitter).
Ces outils numériques sont le plus souvent articulés avec des dispositifs en présentiel. Les collectivités maîtrisent bien l’organisation de ces événements et les opérations de communication qui les accompagnent.
Mais, selon Décider ensemble, « les outils numériques sont principalement mobilisés dans une logique de communication (informer, mettre à disposition des informations, donner à voir et rendre lisible l’action publique), mais mènent rarement à une réelle co-production ou à une délibération ».
La synthèse des contributions est de plus en plus souvent utilisée pour la prise de décision, mais elle est rarement réalisée et publiée de manière entièrement transparente. Les critères utilisés pour l’évaluation mesurent plutôt la visibilité du dispositif (nombre de visites, de clics) que la contribution ou l’impact de la consultation. D’une manière générale, ces dispositifs participatifs numériques ne sont pas pensés comme permettant une co-construction de l’action publique.