Pas de carte de presse dans les journaux territoriaux
La question revient régulièrement dans les débats au sein du réseau des communicants publics. La collectivité pourrait éditer son journal territorial sous couvert d’une association. C’est plus simple pour rechercher de la publicité, plus facile à gérer et aussi plus pratique pour faire travailler des rédacteurs. Mais les journalistes travaillant au sein de cette association peuvent-ils disposer d’une carte de presse ?
C’est non ! Et cela a été rappelé par les tribunaux dans le cas emblématique de la ville de Levallois alors conduite par Patrick Balkany.
La municipalité avait confié à une association le soin d’éditer différents supports d’information dont le journal de la ville. Un rédacteur de la publication périodique, journaliste embauché à cet effet, avait demandé le maintien de sa carte de presse. La Commission de la carte d'identité des journalistes professionnels a refusé de renouveler son fameux sésame qui permet entre autres une réduction fiscale. Le tribunal a confirmé, dans une décision de 2019, la position de la commission. Il a pointé « l'absence d'indépendance éditoriale » malgré l'édition par une association, et a conclu que « la rédaction d'articles au sein de ce magazine ne peut être regardée comme se rattachant à l'exercice de la profession de journaliste au sein d'une publication de presse ».
Image d'illustration : Ctruongngoc, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons.