Quand on cherche on trouve
Il paraît que je passe trop de temps sur les réseaux. Ce n’est pas moi qui le dis mais « temps d’écran » sur mon smartphone. Et encore, je m’estime chanceuse, je n’ai que LinkedIn. Bien suffisant pour ce que j’en fais : un usage professionnel de veille et de réseautage mais également une source d’inspiration.
Par Mary Mackay,
chargée de communication de Pays de Montbéliard Agglomération.
LinkedIn j’y vais un peu dans le même état d’esprit qu’en brocante. Je sais que je vais trouver à chaque fois à peu près les mêmes articles et pourtant je ne suis pas à l’abri d’une belle surprise. Le truc déposé là, par quelqu’un qui s’en défait et qui saura me ravir, utilisé tel quel ou réemployé selon mes propres besoins et usages. Est-ce à dire que je ne suis qu’une opportuniste ? Je ne crois pas. « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. » Ça non plus ce n’est pas moi qui le dis mais Antoine Lavoisier en 1789. Si lui l’avait théorisé à propos de la conservation des masses lors du changement d’état de la matière, moi je l’applique volontiers à mon métier de communicante. Et plus spécifiquement le volet « tout se transforme ».
Qu’ils soient vitrine ou arène, les réseaux sociaux offrent au monde la visibilité sur nos actions. Et donc une potentielle source d’inspiration pour d’autres.
Ça me fascine de voir comment une source d’inspiration, couplée à une connaissance fine des attentes de ses commanditaires et des besoins de sa cible, peut déboucher sur une proposition singulière et pertinente. Loin d’en faire une course à l’originalité à tout prix, elle a le mérite de favoriser la créativité. Là, la collectivité qui investira ce nouveau support. Ici, celle qui prendra ce sujet à bras-le-corps. C’est en cela que les réseaux sociaux font plutôt bien leur job. Qu’ils soient vitrine ou arène, ils offrent au monde la visibilité sur nos actions. Et donc une potentielle source d’inspiration pour d’autres. Avec parfois un effet copié-collé loin d’être négatif. Il faut le voir comme une émulation, un petit défi intercollectivités entre communicants plutôt bienveillants. Et puis finalement, si ça marche chez mon voisin, pourquoi n’aurais-je pas le droit d’essayer de l’adapter chez moi ? Je dis bien « adapter », parce qu’on sait que les recettes toutes prêtes n’existent pas.
La boucle est bouclée
Alors voilà, on cherche, on observe, on adapte, on essaye et surtout on ose en parler, le montrer. Et puis, plus tard, si on a l’impression qu’on nous a piqué notre idée, eh bien il ne faut pas se mentir, ça flatte un peu l’ego. C’est surtout une belle occasion de montrer à nos dirigeants que leur idée (oui, elle vient toujours d’eux, on le sait bien) était bonne : « Regardez comme elle a semé ses petits. » Une raison pour eux de poursuivre leur investissement, et pour nous celle de nous creuser les méninges, d’oser innover, inventer, créer… Et la boucle est bouclée.
Je ne saurai jamais qui de la poule ou de l’œuf est arrivé en premier et finalement ce n’est pas très important. Parce que crier « prem’s » ne justifie pas la place revendiquée. En revanche savoir d’où l’on vient pour mieux aller là où on va, si possible en embarquant du monde avec soi sur son passage, c’est déjà plus réjouissant. J’adore chiner et je risque de passer encore pas mal de temps sur LinkedIn et en brocante, n’en déplaise à mon smartphone ou à mon sous-sol déjà bien encombré.
Illustration de Mats Hagwall sur Unsplash.