Qui quitte X ?
« X n’est plus en phase avec nos valeurs. » La liste des collectivités, institutions et associations qui quittent l’ancien réseau social Twitter s’allonge chaque jour. Les appels à des départs collectifs ce lundi 20 janvier se multiplient.
Quatre-vingt-sept associations viennent de renoncer à X, ce 15 janvier. « Cet outil, qui pouvait être appréhendé comme un nouvel espace de liberté d’expression à ses débuts, est devenu un grave danger pour celle-ci et pour le respect de la dignité des personnes », ont-elles déclaré d’une même voix.
Plusieurs titres de la presse régionale ont pris la même décision. La Voix du Nord, Ouest-France, Sud-Ouest, Le Courrier picard, notamment.
De nombreuses universités ont fait le même choix – Rennes 2, Caen, Nantes, Paris Saclay, Strasbourg, Aix-Marseille, Lyon 3, Bordeaux-Montaigne, Toulouse 2, Paris-Est Créteil, l’EHES, l'École polytechnique –, à l’image des 60 universités allemandes et autrichiennes.
D’autres institutions ont aussi quitté X, comme l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), le CHU de Bordeaux, les hôpitaux de Marseille, le mémorial de Caen, l’Observatoire des inégalités, la Fédération des mutuelles de France, la Fédération des entreprises d'insertion.
De nombreuses collectivités quittent X ce lundi 20 janvier
Un nombre grandissant de collectivités locales ont aussi pris la décision de quitter ce réseau social principalement en raison de préoccupations liées à la modération insuffisante, à des discours haineux et à des changements dans la gestion de la plateforme depuis son acquisition par Elon Musk.
Plusieurs villes ont quitté X ou ont annoncé qu'elles le quitteraient le 20 janvier, jour de l'investiture de Donald Trump aux États-Unis. Citons Paris (la collectivité la plus suivie de France avec ses 2,2 millions d'abonnés), Poitiers, Pantin, Quimperlé, Tours, ou encore la mairie du 1er arrondissement de Lyon. Et de nombreuses plus petites communes, comme Le Folgoët (Finistère). Des communes participant à des associations, comme celles du programme Petites Villes de demain, ont aussi décidé collectivement de réduire leur présence sur X, tout comme certaines associations de collectivités, comme le Réseau des collectivités territoriales pour une économie solidaire.
Métropoles, départements et régions suivent le même chemin. Parmi ces collectivités, citons Rennes Métropole, Grenoble-Alpes Métropole, Guéret Agglomération, les départements des Landes, de la Loire-Atlantique, d’Ille-et-Vilaine, du Calvados, de la Haute-Vienne, et les régions Bretagne, Nouvelle-Aquitaine.
Et certains communicants publics invitent au changement. C’est le cas de Marc Thébault, membre du Comité de pilotage de Cap’Com, qui annonce sur LinkedIn que « si, pendant des années, j'ai salué l'intérêt de Twitter pour ma veille en #compublique, #markterr et #compol, il va de soi que, désormais, le rendez-vous est ici et sur Bluesky ».
HelloQuitteX
Certaines collectivités ont complètement disparu du réseau social, d’autres restent mais ne publient plus, et certaines restent seulement pour en disposer en cas de communication de crise. Mais « nous allons continuer à communiquer, notamment sur les autres réseaux sociaux, certes perfectibles, mais loin de présenter les mêmes travers fonctionnels et idéologiques que X », annoncent tous les partants.
Beaucoup de collectivités suivent le mouvement HelloQuitteX lancé il y a quelques semaines pour aider les utilisateurs de X à migrer vers d’autres réseaux le 20 janvier 2025. Développée par des chercheurs du CNRS, la plateforme HelloQuitteX permet de récupérer leurs archives personnelles et de télécharger des données qui étaient sur X, pour les transférer sur d’autres applications, notamment sur Bluesky, Threads ou Mastodon.
Bluesky connaît une croissance spectaculaire ces derniers mois. Le réseau social dispose d’une interface très similaire à celle de X, mais garantit la protection des données et assure la modération.
