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Regards sur les communicants publics

Publié le : 19 mars 2019 à 16:00
Dernière mise à jour : 15 avril 2020 à 18:40
Par Bernard Deljarrie

Diversité. Voilà ce qui caractérise les statuts professionnels des communicants, les appellations des directions de la communication, et même les moyens utilisés pour suivre l’actualité du métier. Regards sur la répartition statutaire et sur les habitudes d'information des professionnels de la communication publique à partir de l’étude « Radioscopie des communicants publics » présentée lors du 30e Forum Cap’Com de Lyon.

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Les statuts des communicants publics

L’une des particularités des communicants publics, c’est la faible part de ceux qui appartiennent à l’une des trois fonctions publiques. En effet, guère plus de la moitié d’entre eux sont des fonctionnaires. Un chiffre qui augmente au regard d’une étude similaire datant de 2008. Mais les réformes visant à faciliter l’accès au statut de fonctionnaire des agents contractuels, notamment la loi Sauvadet de 2012, n’ont pas conduit à une titularisation massive au sein des communicants. Cette situation éclaire le débat actuel autour du projet de loi qui a pour but de permettre un recours facilité aux contractuels et prévoit l'introduction de la procédure de rupture conventionnelle.

L’enseignement majeur de cette étude de 2018 réside dans l’observation d’une faible différence de statut entre les dircoms et leur équipe. On aurait pu penser que la fonction de dircom ou responsable du service communication, en proximité avec les élus, s’accompagne d’une précarité plus forte que celle des autres agents du service communication. D’une certaine manière, la précarité est à tous les niveaux. Parmi les chargés de communication ou responsables de communication, 40 % sont contractuels, dont 27 % sur des contrats assez précaires. Une proportion pas très éloignée de celle des dircoms, qui sont 46 % de contractuels et 24 % sur des contrats précaires. Mais les contrats précaires ne sont pas tout à fait les mêmes. Les chargés de communication sont nombreux en CDD, venus notamment sur des postes liés au numérique. Les dircoms sont eux plus nombreux à être sur des contrats de collaborateurs de cabinet.

Selon les fonctions publiques, la part des fonctionnaires par catégories est fort différente. Par exemple, la fonction publique de l'État compte 23 % de personnels de catégorie C alors que la fonction publique hospitalière en compte 48 %. Au sein de la fonction publique territoriale, la catégorie A regroupe 9 % des personnels, la catégorie B 14 % et la catégorie C 77 %. Mais pour les communicants publics, qui appartiennent très majoritairement à cette branche de la fonction publique, la répartition est tout autre. Plus de la moitié des communicants territoriaux sont classés en catégorie A. Ce n’est là que le reflet d’un métier qui demande une formation initiale élevée.

Les appellations des directions de la communication 

La plupart des dircoms sont à la tête d’une direction ou d’un service de la communication. Mais pour certains, le titre se complète au-delà de la com. Si l’on souhaitait classer les titres qui viennent s’ajouter à la fonction communication, nous pourrions identifier trois séries d’appellations différentes.

En hausse, les fonctions qui expriment une relation avec les habitants. Figurent parmi ces appellations les directions de la communication et de la participation citoyenne, communication et concertation, communication et animation, communication et liens citoyens, communication et relations usagers.
Autre série d’appellations, celles qui font référence à d’autres missions traditionnellement proches de la communication, comme les relations presse, les relations publiques, les relations institutionnelles. Ou encore les directions de la communication « externe et interne » ou celles qui ajoutent « et de l’événementiel ».
Enfin, les appellations liées au marketing territorial ont fait leur apparition ces dernières années lorsque cette fonction appartient à la communication, ce qui n’est pas toujours le cas. Toutefois la référence au marketing fait florès : on trouve donc des directions de la communication « et du marketing », ou « et de la promotion », ou encore « et de la marque ».
On remarquera que le titre des directions de la communication intègre rarement des fonctions numériques, qui restent souvent identifiées dans des pôles à part. On trouve toutefois quelques « directions de la communication et du numérique » ou « et des usages numériques ». Ou encore des « directions de la communication et des systèmes d’information », ce qui fait davantage référence à la DSI.

Les pratiques professionnelles d’information

Les professionnels de la communication sont de grands consommateurs d’information. Métier oblige ! Pour cela, ils ont la chance de disposer de réseaux et de médias qui les accompagnent. Au-delà des médias généralistes, qu’ils utilisent tant pour l’information nationale que locale, ils disposent de sites exclusivement professionnels, de newsletters appropriées sur la communication, de réseaux sociaux actifs et de revues spécialisées. Les supports ne manquent pas et aucun n’est vraiment privilégié. Le communicant public sait trouver son info aussi bien en surfant sur les réseaux sociaux qu’en s’abonnant à une publication, en lisant une newsletter ou en effectuant une recherche sur des sites identifiés.

Dans ce paysage, trois types d’émetteurs apparaissent.

  • Les réseaux professionnels, qui disposent de médias qui s’adressent à l’ensemble de la profession ou à leurs seuls adhérents : associations nationales ou réseaux locaux de communicants publics. Au niveau national se conjuguent des réseaux comme Cap’Com, qui s’adressent à tous les communicants publics, et des réseaux plus thématiques – communication interne, enseignement supérieur… Au niveau local existe une grande diversité d’acteurs, comme les Clubs de la presse – qui regroupent journalistes, communicants privés et publics, et agences –, les associations professionnelles de communicants, telle l’Apacom en Aquitaine, ou les associations exclusivement de communicants publics, comme CPMéditerranée. Sans surprise, ce sont les publications du réseau Cap’Com qui assurent la plus grande part de l’information professionnelle, notamment au travers de la Newsletter de la communication publique, qui compte 22 000 abonnés, et du site cap-com.org, qui est la référence.

  • Les groupes de presse spécialisés dans la communication, qui gèrent des sites et des publications print ou numériques. Un des grands acteurs est le groupe de formation MediaSchool, qui gère plusieurs écoles de communication, et qui est aujourd’hui le leader de la presse spécialisée dans la communication avec le magazine CB News, la revue INfluencia et, depuis le premier semestre 2018, le magazine Stratégies. Autre acteur, le groupe nantais MC Médias, qui publie Brief ainsi que ComPol. Parmi les publications papier, le mensuel Brief et, dans une moindre mesure, Stratégies sont les leaders.

  • Les groupes de presse sur le secteur public, qui couvrent plus ou moins les thématiques de communication. Parmi ceux-ci, les publications du Groupe Moniteur et notamment La Gazette des communes, hebdomadaire qui s’adresse aux agents territoriaux.

Toutes les données présentées dans cet article sont issues de l’analyse des résultats de l’étude « Radioscopie des communicants publics », conduite en octobre 2018 par Cap’Com, le réseau des communicants publics, et l’institut d'études Occurrence, auprès d’un échantillon de 800 communicants publics.

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