Retrouver le sens
Pour cette chronique de rentrée, je vais vous parler d’engagement. « Ooooh non ! » vont réagir certains : « Il va encore nous bassiner avec les taux d’engagement sur les réseaux sociaux. » Perdu !
C’était sur la route du retour. Du retour des vacances. La route était longue et monotone. La joie de rentrer et de reprendre le boulot pas forcément au rendez-vous. Pour tromper mon ennui et le risque d’assoupissement, j’allume la radio et je tombe sur une émission d’Ici Radio-Canada Première, diffusée sur France Inter : « Vices et vertus ». Vous la connaissez peut-être ; moi, je ne l’avais jamais écoutée.
Chaque émission traite d’un des sept péchés capitaux et plus généralement des travers de la nature humaine. Pour la dernière de la saison, l’animatrice interrogeait des artistes, romanciers ou essayistes, pour déterminer quel pourrait, selon eux, être le 8e péché capital, à notre époque.
Un parmi eux a retenu particulièrement mon attention, celui évoqué par la romancière Rafaële Germain : le désengagement. Pour cette autrice, nous sommes face à une caractéristique majeure de notre société : l’individualisme et le désengagement collectif. L'engagement est devenu égocentrique. On s'engage pour satisfaire ses propres envies avec un désintérêt sur ce qui doit faire sens commun.
Le phénomène de la démission silencieuse guette
Le désengagement, voilà qui m’interroge, alors que le lendemain je m’apprête à m'asseoir sur mon siège de bureau, le nez collé à mon écran. Et je ne pense pas être le seul à m’interroger sur la dé-motivation du communicant public, dans un contexte de défiance et de perte de confiance. Le phénomène de la démission silencieuse guette.
Je vous renvoie vers une de mes précédentes chroniques, « Le burn out du communicant public », remise à l’honneur cet été par Cap’Com, ou vers celle d'Yves Charmont : « Émotion et solidarité ».
Mais non, je n’inciterai pas ici au désengagement ni à la démission silencieuse. Au contraire. Cette émission de la radio canadienne a été l’occasion de s’interroger sur la notion d’engagement, lié à son métier. Sur les raisons pour lesquelles on l’exerce. Finalement nous travaillons au service de quoi ? Eh bien justement au service, et plus particulièrement au service du public. Au service de ce qui doit faire société, nous rassembler, nous faire vivre ensemble.
Voilà en quoi nous pouvons être utiles : continuer de participer et contribuer à l’engagement collectif qui nous fait tant défaut. Voilà ce que nous ne devons pas oublier dans un quotidien qui parfois peut nous peser.
Alors, face au petit coup de mou qui peut gagner certains sur la motivation à reprendre le taf, retrouver la notion d'engagement pour le service public, pour la communication publique, c’est redonner un petit peu de sens à son quotidien professionnel pour repartir du bon pied.
Photo de Johannes Hofmann sur Unsplash.