Réunion de communicants en interco à Rennes
Depuis 2019, les communicants des petites intercommunalités d’Ille-et-Vilaine se rassemblent au sein d’un groupe actif : Intercom 35. Trois ou quatre fois par an, ils se rencontrent, comme ce mardi 20 février au Village des collectivités, dans la métropole rennaise. À l’ordre du jour : la place de la com dans leurs collectivités, leur position sur les réseaux sociaux… et un échange avec Cap’Com.
Ils étaient douze participants (dont trois nouvelles) ce matin gris dans la banlieue rennaise. Ils venaient des quatre coins du département, représentant des communautés de communes de taille modeste pour la plupart, avec, par exemple, neuf communes et 27 000 habitants pour Liffré-Cormier Communauté, ou huit et 28 000 pour la communauté de communes de la Côte d’Émeraude (qui est à cheval sur un autre département). D’autres communicants agissent dans des espaces ruraux de près de 20 communes. Mais toutes et tous sont venus pour rompre leur isolement (car souvent seuls ou à deux dans leur structure) et dialoguer avec leurs collègues à propos de pratiques professionnelles qu’ils ne peuvent pas partager avec leur environnement immédiat : « Des problématiques qui ne sont pas forcément comprises par les autres services métiers. Nous retrouver ici, cela nous fait un bien fou. »
Démutualisation : il y avait une insatisfaction des deux côtés.
L’ordre du jour leur a donné l'occasion de détailler leurs positions respectives au sein de leurs collectivités, ce qui a permis de faire un lien avec la présentation par Yves Charmont, délégué général de Cap’Com, qui était là, entre autres, pour revenir sur le Baromètre de la communication intercommunale 2023. Le sujet intéressant de la démutualisation, qui ne concerne que 7 % des intercommunalités, est pourtant apparu comme saillant ici ; notamment avec l’intervention d’Anne Sarrazin Borde (Liffré-Cormier Communauté) : « Il y avait une insatisfaction des deux côtés. » La mutualisation pose la question de demeurer ou non sur des moyens humains et financiers identiques et de faire coïncider des projets de villes et d’intercommunalités (qui ne portent pas toujours le même message). Un autre point à l’ordre du jour a occasionné de nombreux échanges : celui de l’implication sur les réseaux sociaux, « surtout si l’on considère le temps que l’on y passe alors que l’on comptabilise à peine 150 clics… ». Une autre personne confirme : « C'est beaucoup de temps agent (c’est-à-dire de notre temps, car on fait tout !) avec des retombées minimes (statistiques des réseaux sociaux, nombre de visites faibles). Et du coup je ne sais pas s'il y a une visibilité sur l’évolution de la réception des messages. » L'interrogation générale porte sur le temps passé au détriment des autres missions, sans en connaître l’impact réel.
À ce sujet, une personne parle du système qu’elle a mis en place à l’entrée de ses manifestations : « Un simple panneau pour que les participants cochent la case qui correspond au canal qui les a informés de la tenue de l’événement ! » Le résultat vient contredire en partie ce qui était dit précédemment, puisque ce sont les réseaux sociaux qui arrivent en premier, dans cette interco, suivis de la presse (la PQR, toujours forte en zone rurale), mais aussi les affiches (et banderoles). La discussion dévie alors sur la possibilité de tenir un stand dans un lieu fréquenté, qui apparaît comme plus efficace pour toucher les habitants qu’un post sur les réseaux sociaux qui fait peu de vues. Un participant réagit : « Est-ce notre rôle de communicant d’aller sur le marché ? Qui va être derrière le porte-voix ? »
On devra s’y coller, car, chez nous, on n’est que deux et tout est fait en interne.
Dans les petites intercos, la bonne idée proposée par le communicant se retourne souvent contre lui car, étant souvent seul, c’est lui qui « devra s’y coller, car, chez nous, on n’est que deux et tout est fait en interne ». À la fin de la réunion, les échanges avec Cap’Com ont conservé la même spontanéité et les remarques « fusaient dans tous les sens », comme le soulignait Gaud Menguy de Brocéliande Communauté, preuve de la vitalité de ce groupe et de la soif d’échanges à l’échelle des petites intercos.
Preuve aussi que le réseau national Cap’Com, qui prend en compte les besoins de ces professionnels, doit continuer de s’adresser à eux dans ses éditions, ses événements, comme dans ses offres de formations. C’est dans ces territoires, à des échelles fines, que travaillent la majorité des communicants publics, toujours concernés par ce qui était le principal souhait de leurs prédécesseurs au moment des lois sur la décentralisation : se retrouver pour cerner leurs métiers, monter en compétences et servir l’intérêt général dans un monde qui change. Une des participantes le confirme : « Nous, c’est plus terre à terre, c’est de la communication du quotidien, ce que l’on cherche, c’est échanger en proximité sur les mêmes thématiques. »