Succès pour le compte TikTok d’un maire d’une petite ville de l’Essonne

François Parolini, 68 ans, élu en 2020 à la tête de la commune d'Itteville (6 500 habitants) dans l'Essonne, s’est lancé sur TikTok en toute fin d’année pour communiquer directement aux jeunes qui n’utilisent pas Facebook et leur donner accès à des informations sur la commune. Dans de courts clips musicaux réalisés avec l’aide de sa première adjointe, Laëtitia Colonna, il aborde avec humour des sujets de politique locale (hausse de la taxe d’ordures ménagères, tarifs de l’eau, attente de la fibre sur le territoire), parle des réalisations ou des services municipaux, et raconte son quotidien à la mairie.

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L’édile se met régulièrement en scène et ça marche. Il compte plus de 4 700 abonnés à ce jour et certaines de ses vidéos enregistrent plusieurs dizaines de milliers de vues voire plusieurs centaines. Comme celle intitulée « Quand les habitants arrivent pour se marier à la Saint-Valentin », dans laquelle François Parolini se transforme comme par magie en maire sur la musique de Wonder Woman pour aller marier des habitants. Ses collègues élus le rejoignent parfois sur certaines vidéos comme dans celle intitulée « Quand on me dit que TikTok est indigne du maire », dans laquelle il ironise sur sa présence sur TikTok.

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« Intéressante, cette initiative, qui rappelle celle de la petite commune de La Lande-Chasles, lauréate du prix spécial du jury aux derniers Hashtags d'or, qui a également un compte TikTok en plus de Facebook et Twitter », souligne Marc Cervennansky, membre du Comité de pilotage de Cap’Com et responsable du centre web et réseaux sociaux de Bordeaux Métropole. « Dans les deux cas, nous avons le maire (plus très jeune) qui assure seul la communication de sa commune et qui surprend en étant présent là où on ne l'attend pas, en l'occurrence TikTok, pour une question de génération et parce que la taille de la commune aboutit logiquement à ce qu'elle n'ait pas le moyen ni le temps d'investir les réseaux sociaux. »

Pour le communicant numérique : « Ça fonctionne bien, parce que sont employés l'humour, l'autodérision et l'adoption des codes de TikTok avec une réelle spontanéité qui ne s'inscrit pas dans une stratégie de communication formatée. C'est une porte d'entrée pour hameçonner les jeunes et les sensibiliser au service public. La limite est que je ne pense pas que ce soit aussi facilement reproductible pour des collectivités plus importantes, notamment celles qui disposent d'un service communication. Ce qui fonctionne ici, c'est l'incarnation et la spontanéité, l'incarnation par l'élu qui est une personnalité publique et qui est légitime à être présent à l'image. La limite aussi est que les sujets traités le sont sur un mode plutôt léger voire tribun, je trouve (dénigrer et se moquer des décisions de l'intercommunalité). En cela, TikTok est un média d'appel pour s'intéresser à la chose publique mais ne saurait la traiter de manière argumentée. »