TikTok menacé de restrictions alors même que les collectivités locales l’utilisent de plus en plus
Une commission sénatoriale doit analyser les méthodes de collecte et de diffusion des données pratiquées par le réseau social chinois TikTok en vue, peut-être, d’en limiter l’usage au sein des administrations.
Facebook reste encore le réseau social préféré des collectivités. Et Instagram, LinkedIn et YouTube sont de plus en plus souvent utilisés. Mais, selon la dernière étude de l’Observatoire socialmedia des territoires, de nombreuses collectivités locales s’entichent aussi de TikTok. 41 % des régions sont sur TikTok, et déjà 21 % des départements, alors que ce réseau social ne figurait pas du tout dans la précédente étude de 2018. TikTok serait le meilleur moyen de communiquer avec les jeunes.
Dans le même temps, les gouvernements américain et canadien ont interdit TikTok sur l'ensemble des appareils fournis par leurs administrations. Et, le 28 février dernier, le Parlement européen ordonnait à ses membres de supprimer l'application des appareils professionnels qui leur étaient fournis et exhortait à la supprimer également de leurs appareils personnels.
Une commission sénatoriale a six mois pour dresser le constat
La méfiance est grande envers ByteDance, l'éditeur chinois de TikTok, dont les méthodes de collecte de données de l’application permettent un accès considérable au contenu du smartphone. ByteDance est soupçonné de transférer des données de ses utilisateurs vers la Chine qui peut ainsi avoir accès à des informations sur les entreprises et les administrations.
En France, le Sénat vient de créer une commission d’enquête sénatoriale, présidée par le sénateur Claude Malhuret, pour « dévoiler les zones d’ombre » de ce réseau « à l’opacité bien supérieure » aux autres. Les 19 sénateurs de la commission se pencheront sur les usages des administrations centrales et des collectivités territoriales. Il semble que l’on pourrait aller vers une obligation pour les agents publics de dissocier leurs outils de travail de leurs outils personnels et de limiter TikTok à la communication institutionnelle en direction des jeunes. Sur cet usage d'ailleurs, les réserves des institutions ouvrent le débat parmi les communicants publics numériques dont les collectivités utilisent ce réseau ou envisagent de le faire.
La commission sénatoriale, elle, dispose de six mois pour proposer d’éventuelles mesures.