Bulletin municipal : le dernier rempart contre la rumeur (et un peu contre les réseaux sociaux aussi)
Ah, la presse municipale… Un vieux dinosaure de la communication qui continue pourtant de briller dans le paysage informatif local. À une époque où la confiance des Français dans la PQR s'effrite (57 % des Français se méfient des médias, selon le baromètre Kantar Public de novembre 2023), notre bon vieux magazine continue de faire de la résistance. Mais pourquoi donc le bulletin des collectivités territoriales résiste-t-il à l’infobésité avec plus de résilience qu’un adolescent privé de son smartphone à l’entrée du collège ?
Par Alexandre Carré, conseiller communication du maire de Bourgoin-Jallieu.
Quand le bouche-à-oreille n’est plus ce qu’il était...
À Bourgoin-Jallieu, la rumeur dit que, pour savoir ce qui se passe en ville, rien ne vaut le bon vieux bouche-à-oreille. Près de la moitié des habitants (46 %, pour être exact) jurent que le meilleur moyen de se tenir au courant des derniers potins municipaux, c’est encore de tendre l’oreille au marché ou en buvant un café. Mais juste derrière, avec 43 % d’adeptes, on trouve notre cher magazine municipal, Nouvelles. Il résiste vaillamment, à tel point qu’il surpasse même les réseaux sociaux de la ville. Oui, vous avez bien entendu : la presse municipale bat Facebook, Insta et LinkedIn ! Peut-être parce que tout le monde a ce voisin qui partage la vie entière de son chat sur les réseaux sociaux… et qu’on a parfois juste envie d’une info claire, concise, et sans poils de chat.
Transparence et proximité : la recette secrète du succès
La presse municipale, c’est un peu comme une soupe maison après une semaine de fast-food : sain, rassurant et nourrissant. Elle est là pour rappeler aux habitants qu’ils ont encore un mot à dire dans leur ville, qu’il y a des projets en cours, et que, oui, l’étang de Rosière sera bien curé d’ici la fin de l’été…
Elle est l’antidote parfait contre le bruit incessant des notifications et la course à l’information instantanée. Car, contrairement aux réseaux sociaux où tout va trop vite, la presse municipale prend son temps. Elle creuse les sujets, donne des explications, des chiffres, la parole du politique et s’assure que personne ne se perde en route. Et pour les personnes plus âgées, ce n’est pas un détail : 53 % des plus de 50 ans font de ce magazine leur source d’information préférée. Pourquoi ? Parce qu’ils y trouvent une véracité que les réseaux sociaux n’offrent plus, si tant est qu’ils l’aient jamais fait.
Une alliance inattendue avec le numérique
Certes, la presse municipale n’est plus seule au monde. Elle partage maintenant la scène avec des outils numériques qui, disons-le, sont plutôt flashy. Mais là où l’application pour smartphone et le site web de la ville disent « Regarde-moi ! », son magazine murmure « Lis-moi quand tu as un moment ». Et ça marche. Chacun a son rôle : les réseaux sociaux pour les infos de dernière minute et les vidéos funky, le magazine pour les articles fouillés, les interviews de fond et la vision politique. C’est un duo qui fonctionne, un peu comme le café et la tartine beurrée le matin.
En somme, même si les Français se méfient de plus en plus de leur presse locale, la presse municipale garde la tête haute. Elle continue de faire ce qu’elle fait de mieux : informer de manière fiable, avec une touche d’authenticité que rien ne saurait remplacer. Parce que, finalement, quand on veut vraiment savoir ce qui se passe dans sa ville, on préfère encore lire un article bien ficelé que de compter sur les ragots du boulanger ou l’espace de libre expression d’un groupe Facebook.
La presse municipale, c’est un peu le rempart ultime contre le chaos informatif. Et soyons honnêtes : on en a bien besoin.