Changement de nom de communes, une affaire d'image
Chaque année une dizaine de communes changent de nom. Une décision portée le plus souvent par la volonté de changer d’image.
Cinq communes françaises ont changé de nom au 1er janvier 2023. 165 l’ont fait depuis l’an 2000. Plus de 1 350 changements sont recensés, sans comptabiliser les créations de communes nouvelles, depuis 1945.
« Quand elle n’est pas contrainte par une réorganisation administrative, qu’est-ce qui peut bien pousser un conseil municipal à entreprendre la démarche ? », s’interroge Éric Delattre, maître de conférences en gestion à l’université de Lille, dans un article publié sur The Conversation. « Les enjeux d’image tiennent une place centrale », constate l’auteur.
En effet, cette analyse met en évidence le fait que les changements de nom cherchent d’abord une différenciation qui permette de mieux situer géographiquement une commune et d’éviter les confusions avec des communes homonymes. Ils s’effectuent généralement en ajoutant au nom une référence régionale ou locale.
Mais, au-delà de ce que permet la loi, des changements de nom sont souvent portés par une volonté de changer l’image de la commune, explique l’article. Ils visent à donner une image plus forte, plus positive, plus moderne ou plus touristique. Ils consistent généralement à simplifier des noms à rallonge, à éliminer certains termes jugés péjoratifs tels que « froid » ou « bas », ou à choisir un nom valorisant, avec des connotations positives.
« À une époque où les maires sont aussi devenus des managers, conclut l’universitaire, peut-on encore considérer que le changement de nom ne soit pas directement lié à des objectifs de communication ? »