Comment ça, tu veux une affiche ? Moi, je te propose de faire de la com !
Vous est-il déjà arrivé de ramer pour décrypter les besoins des autres services ? « J'ai besoin d'une affiche », « Faut faire un truc sur les réseaux », autant de phrases qui résonnent comme une douce-amère mélodie dans les oreilles d'un communicant normalement constitué.
Par Anne-Caroline Poincaré, directrice de la communication de la ville du Chesnay-Rocquencourt, membre du Comité de pilotage de Cap'Com.
C'est un sujet qui revient régulièrement sur la liste Cap’Com : « Comment récupérer les infos pour nos campagnes ? » Et là, je vais oser en rajouter une couche en disant : récupérer les infos ET en temps et en heure. Je sais, j’en demande vraiment beaucoup mais je sais que j’ai déjà fait sourire la planète de la compublique !
Avant de nous lancer tête baissée, posons-nous LA question : quels éléments sont vraiment nécessaires pour faire notre boulot ? Spoiler alert : la réponse, c’est le contenu. Pas une fiche à moitié remplie, pas une demande vague. Non. Du contenu clair, complet, utile. Dans un métier que tout le monde pense savoir faire, notre valeur ajoutée se situe bien dans notre capacité à analyser et à structurer ce contenu.
Souvent, j’entends parler de formulaire à faire remplir par nos collègues dans lequel ils renseignent s’ils ont besoin d’une affiche, d’un message sur les journaux électroniques d’information, d’un flyer ou d’un message sur les réseaux.
Mais soyons honnêtes : ce genre de formulaire limite souvent notre rôle. Vous voyez l’idée : « Tu veux une affiche ? Tiens, voilà ton affiche. » Et hop, notre savoir-faire en termes de stratégie et de cohérence de communication passe à la trappe.
Alors, pensons objectifs et cibles avant de penser supports !
Le service des sports veut une affiche. Super. Sauf que… la même semaine, le service scolaire prévoit une campagne. Alors on fait quoi ? On double le réseau d’affichage ou on essaie de penser en cibles ?
Pour le service scolaire, on s’adresse aux parents, qui sont aujourd’hui, en très grande majorité, connectés. Laissons donc le réseau d’affichage à l’événement sportif et utilisons les canaux numériques pour le scolaire : réseaux, Concerto, site internet, lettres d’infos, panneaux d’affichage dynamiques avec un affichage dans les écoles.
Oui, je sais, vous aurez l’élu et le service scolaire sur le dos, mais ils finiront par comprendre que c’est dans l’intérêt de tous.
On ne va pas se mentir, dans notre métier, l’organisation et l’anticipation sont des termes aussi rares qu’une élection américaine sans mensonges ! Mais sans ces deux piliers, difficile de garder notre valeur ajoutée. Attention toutefois à ne pas tomber dans l’excès avec des documents trop détaillés :
- trop de critères à remplir, et vos collègues abandonneront à mi-chemin ;
- trop de détails, et on risque de perdre notre rôle clé dans la définition des plans de com.
La communication ne se réalise pas que dans les bureaux du service communication. Rien ne vaut une vraie discussion avec les services. Un échange direct, c’est le meilleur moyen de comprendre leurs enjeux… et de leur faire comprendre les nôtres.
Même si l’événement est récurrent, même si la politique publique est à promouvoir chaque année, se poser quelques instants et discuter permet de prendre le temps de penser différemment. Voire de trouver de nouvelles idées. Et… oui, ça prend du temps, mais c’est un investissement qui paie !
Alors, chers communicants, on arrête de parler d’affiches, de flyers, et on se concentre sur ce qu’on sait faire de mieux : de la COM. La vraie. Celle qui marche !
Crédit photo : Dima Pechurin – Unsplash.