Communication gouvernementale ou propagande, le clip sur les européennes fait débat
Tonalité alarmiste, thèmes clivants sur l’immigration qu’il faut maîtriser ou subir, image des leaders européens issus de l’extrême droite, la communication gouvernementale pour inciter à la participation aux élections européennes fait polémique. Le clip « Élections européennes : faites changer l’Europe ! », mis en ligne le 26 octobre, suscite de très nombreuses réactions.
Droite comme gauche se sont élevées contre cette communication gouvernementale qui manque de neutralité. « Un clip de propagande » selon le parti Les Républicains. De son côté, Benoit Hamon a indiqué qu’il allait saisir le CSA et la Commission des comptes de campagne.
Un clip dans la droite ligne des propos tenus par le président de la République et qui renvoie sur le site gouvernemental « en mai 2019, l’Europe changera », qui s’ouvre sur une citation du président de la République reprenant les thématiques du clip - immigration, climat,...-, avant de donner l’information nécessaire sur l’inscription et la participation à ces élections.
« L'objectif de la vidéo est de susciter de l'engagement », affirme le porte-parole du gouvernement, laissant entendre que la vidéo respecte scrupuleusement le code électoral car aucune image ne fait la promotion du président ni de ses réformes. La vidéo, sans voix off, avec du texte à l'écran et une musique un peu anxiogène, a généré en quelques jours plus de trois millions de vues.
Objectif réussi en terme d’impact mais au regard de l’éthique de la communication publique, le débat est loin d’être clos. Un débat qui mobilise les communicants publics chaque fois qu’une campagne ou un magazine de collectivité locale semble s’éloigner de l’information de service public pour glisser vers l’engagement partisan. « La communication publique s'inscrit dans le cadre des missions de l'information de service public et en respecte les règles en vigueur, tant déontologiques que juridiques. Elle doit s'exercer hors de toute propagande » rappelle la charte déontologique de la communication publique de 2002.