Des élus presque pro de la com

Dans les petites collectivités, assez souvent ce sont les élus qui portent la communication, soulignent les résultats de l’étude « Radioscopie de la communication dans les petites collectivités territoriales » (voir encadré). Un chiffre illustre ce lien. 40 % des services communication sont rattachés directement à un élu, majoritairement au maire. Plus encore dans les plus petites collectivités, où aucun agent n’est chargé de la communication, cette fonction est dans 80 % des cas confiée au maire, à un adjoint ou à un conseiller.

Plus exactement, dans ces petites collectivités, la responsabilité de la communication est le plus souvent le fait d’un maire adjoint. La fonction communication est de plus en plus reconnue, s’avère souvent lourde et nécessite certaines connaissances, dès lors les maires en donnent souvent la charge à un des élus qui présente pour cette mission un peu d’appétence et de compétences.

Cette particularité s’est visiblement renforcée à l’occasion des dernières municipales de 2020. Les adjoints ou conseillers aujourd’hui chargés de la communication ont majoritairement intégré un conseil municipal pour la première fois lors de cette élection.

Jeunes élus, assurant depuis peu des missions dans la communication de leur collectivité, ces femmes et hommes ont pour certains d’entre eux une compétence ancienne en communication. Environ un tiers exerce ou a exercé un métier en lien avec la communication. Ils ont donc été choisis en raison d’une aptitude obtenue précédemment. Reste que, pour 2/3 des élus, les compétences en communication doivent être acquises durant leur mandat. Leur formation, tant en stratégie de communication que pour développer certains outils (journal municipal, réseaux sociaux…), s’impose donc.

L’implication des élus, communaux et territoriaux, conduit-elle à donner à la communication une dimension intercommunale ? L’étude confirme, là encore, ce que le terrain laisse voir. Dans les petites collectivités, qui pourtant ont peu de moyens, la communication reste un domaine qui ne se partage pas.
Dans 1/3 des collectivités, la communication n’est jamais travaillée en réseau ou en partenariat avec le service communication d’une autre collectivité. À l’opposé, seulement 1/4 d'entre elles échangent de manière régulière avec d’autres collectivités du territoire.

De même, l’intercommunalité institutionnelle, réformée et promue depuis quelques années, reste pratiquement inexistante dans la communication des petites collectivités. Concevoir sa communication avec sa communauté de communes reste une pratique peu usitée, qui concerne autour de 15 % des communes. Plus surprenant encore, la communication se passe facilement de l’institution intercommunale, d’autant plus qu’elle parvient parfois à tisser des liens directement avec des communes de son territoire intercommunal. Point besoin de l’intercommunalité pour travailler avec les communes proches, semblent dire les élus et les communicants.