On dirait le Sud !
La semaine dernière j’ai pendu ma crémaillère. Quel rapport avec la communication publique, me direz-vous ? Tout, justement ! Petit partage d’expérience, avec le récit d'un changement de poste réussi à un âge où la société peut nous faire croire qu’il faut attendre sagement la retraite.
Par Cécile Ferrer Staroz, responsable de la communication interne du département des Pyrénées-Orientales, membre du Comité de pilotage de Cap'Com.
Si nous chérissons notre métier de communicant public, nous le savons, c’est aussi un sacerdoce qui parfois pèse lourd. L’usure du quotidien, le manque de sens et de reconnaissance, le positionnement de la communication jugée trop politique ou pas assez selon les majorités élues, oui notre métier n’est pas simple. Qui n’est pas rentré le soir découragé et pestant contre le monde entier en rêvant de tout plaquer pour… pour quoi en fait ?
Car parmi mes collègues peu finalement lâchent ce métier pour élever des chèvres ou reprendre une chambre d’hôte. Et moi, même avec une équipe démantelée brutalement dans mon ancienne collectivité, je n’envisageais pas de renoncer à mon métier.
J'ai donc trouvé une autre solution, comme tant d'autres avant moi, peut-être un peu plus loin. D'où la crémaillère.
Et pourquoi pas ?
Car oui, il y a un an et demi, j’ai quitté mon cher Finistère pour m’installer plus au sud, à 1 040 km très précisément.
Après quinze ans de bons et loyaux services à la direction de la communication du département 29 et un changement de majorité en juin 2021, la décision a été un peu longue à venir, mais devant la tempête managériale qui se levait, elle a été rapide à prendre. Une des meilleures de ma vie professionnelle.
Fin juin 2022 je postulais comme responsable de mission communication interne au département des Pyrénées-Orientales en me disant « Et pourquoi pas ? ».
Le 4 août, par 30 °C, je passais un entretien à Perpignan et deux mois plus tard, le 10 octobre, je débarquais avec livres, bagages et chat compris.
Pif paf pouf !
Tout nouveau tout beau
Un nouveau bureau, un nouveau chef, de nouveaux collègues, de nouvelles missions, de nouveaux logiciels…
Entre adaptation au nouveau contexte de travail (mots de passe à rallonge compris) et excitation des nouveaux projets, le temps file vite.
Le 1er jour, je suis accueillie comme une VIP : visite guidée, présentation à tout l’hôtel du Département, deux heures avec le directeur général des services… une rentrée des classes parfaite et mille questions à poser.
Le 1er mois, je rame : les sigles aussi sont nouveaux, les noms catalans ont remplacé ceux bretons. Je prononce tout mal, tout le monde rigole mais tout le monde m’aide. « Ta réunion c’est au PRM ou à la MACA ? » What ?
Le 2e mois, joie, je dompte enfin Zimbra, je ne me perds plus entre les différents sites et je ne confonds plus les noms des DGA. La présidente sait que je viens de la « filière bretonne », tout va bien.
Le 3e mois, un début de routine s’installe, je me surprends à dire PRM en réunion (Palais des rois de Majorque), je ne sursaute plus quand les collègues parlent catalan. Je prends le pli, quoi.
Et surtout, après des mois de doutes, de mal-être au travail, d’heures à me sentir inutile, de batailles perdues pour défendre ma vision de la communication et du métier… Je revis !
Je retrouve du sens à ce que je fais, je viens travailler avec enthousiasme, j’ai des projets constructifs portés par des collègues investis, bref je vis ma meilleure vie de bureau depuis longtemps.
Dix-huit mois après
Cette sensation d’énergie incroyable, de foisonnement intellectuel vécu au tout début, ce fameux « état de grâce » à la bisounours s’est un peu estompé. Mais j’ai bien la sensation d’avoir trouvé ma place sur ce territoire et parmi mes collègues, que le travail que je réalise à la mission communication interne depuis mon arrivée colle à mes valeurs et à celles de ma nouvelle collectivité. Les projets sont toujours aussi nombreux et passionnants, certes comme partout il y a quelques grincheux et des validations à rallonge, mais il y a aussi plein de nouveaux lieux à visiter, d’agents à rencontrer et de liens à créer.
La morale de cette histoire : n’attendez pas avant de tenter votre chance ailleurs, parfois l’herbe y est vraiment plus verte ! D’ailleurs je ne suis pas la seule à le dire, plusieurs Cap’Comiens vous en diraient autant au cours de ces derniers mois. J’ai des noms ;-)