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Encourageants ou alarmants, des signaux faibles et des signaux forts

Publié le : 7 octobre 2021 à 07:07
Dernière mise à jour : 7 octobre 2021 à 16:01
Par Alain Doudiès

Nous fixons le cap – objectifs, stratégie, plan de communication – et nous nous efforçons de le tenir. La météo change, l’état de la mer aussi : nous modifions l’itinéraire, voire la destination. L’inattendu survient, l’incertitude grandit : nous naviguons à vue. Voici quelques fanaux pour mieux voguer.

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Par Alain Doudiès, consultant en communication publique, ancien journaliste, membre du Comité de pilotage de Cap’Com.

Clignotants rouges

La confiance dans les médias est très faible en France. Proportion de la population qui pense pouvoir faire confiance dans l’actualité la plupart du temps : la France est en queue à 30 %, comme la Slovaquie (30 %), la Hongrie (30 %) et les États-Unis (29 %). Elle est très loin derrière un grand nombre de pays, à la tête desquels on trouve la Finlande (65 %), le Portugal (61%) et le Kenya (61 %).
Étude Reuters Institute for the Study of Journalism / Digital News Report, 2021.

Les Français critiques sur la fonction publique. Pour 56 % d’entre eux, la fonction publique n’est pas à l’image de la France et des Français. 23 % pensent le contraire. Les plus négatifs sont les ouvriers (66 %), les salariés du privé (62 %) et les sondés âgés de 35 ans et plus (60 %).
Sondage Ifop – Acteurs publics – EY pour l’Observatoire des politiques publiques, 2021.

Clignotants orange

Les Français s’informent peu sur internet. Ils y consacrent 3 % du temps passé en ligne, soit environ 5 minutes par jour, en moyenne, contre 20 minutes pour les journaux télévisés. Le temps d’une consultation est de 2 minutes, en moyenne. Seuls 6 % des internautes atteignent ou dépassent 4 minutes.
Étude de la Fondation Descartes, 2021.

Diversité : départements et régions en milieu de tableau. « Quelles sont, selon vous, les organisations qui réussissent le mieux à intégrer la diversité de parcours et d’origine de leurs collaborateurs ? » En tête, l’armée (42 %) et les entreprises (40 %) ; en queue, la Sécurité sociale (16 %), les administrations centrales (12 %), les préfectures (11 %), la justice (10%) ; au milieu, les départements et les régions (32 %), les mairies (30 %) et l’Éducation nationale (30 %).
Sondage Ifop pour EY Secteur public, 2021.

Une majorité de Français mécontents des administrations pour leurs démarches. Une étude ressasse l’image, traditionnellement assez négative, des fonctionnaires, fonctions publiques d’État et territoriale confondues. Extrayons les réponses sur le traitement des démarches. 56 % des sondés pensent que l’administration ne fait pas d’effort pour les faciliter. Principaux freins : la difficulté à trouver le bon interlocuteur (80 %), l’absence d’une information qui aurait dû être fournie (78 %) et le manque d’un document (76 %). De plus, 49 % des personnes interrogées disent s’être déjà perdues dans les locaux d’une administration.
Enquête Ifop pour cartegrise.com.

Des conditions de travail dégradées depuis la crise. Pour 38 % des fonctionnaires interrogés en septembre 2021, leurs conditions de travail se sont dégradées depuis la crise. Un an avant, ils étaient 35 %. Ces conditions de travail n’ont pas changé pour 55 % des sondés (61 % en septembre 2020). Ont notamment évolué dans le mauvais sens : l’environnement de travail (36 %), le dialogue social (33 %), et les rythmes et horaires de travail (30 %).
Sondage Ifop pour Acteurs publics – Relyens.

Clignotants verts

Les attaché.e.s de presse ont la cote. À la question « L’information transmise par les attachés de presse et conseillers en relations publiques vous est-elle utile ? » 85 % des journalistes répondent « oui ». Ils sont 72 % qui estiment que la moitié au moins de leurs informations viennent de ces sources.
Les relations entre journalistes et attachés de presse sont jugées bonnes à excellentes par 61 % des journalistes sondés, alors que 12 % les trouvent mauvaises.
Étude Data Observer pour le SYNAP (Syndicat national des attaché(e)s de presse et conseillers en relations publiques), 2021.

Les Français attendent beaucoup des régions. Seulement 11 % des Français se définissent comme des habitants de leur région (département 10 %, France 34 %, commune 45 %). En revanche, ils font davantage confiance aux régions (74 %) qu’à l’État (26 %) et souhaitent à 54 % qu’elles disposent de davantage de pouvoir. Cela dans une forte demande de renforcement des collectivités locales, exprimée en faveur des communes (52 %), des départements (51 %) et même des méconnues intercommunalités (44 %).
Étude Ifop pour Régions de France et la Fondation Jean-Jaurès, 2021.

Les Français considèrent que l’État devrait transférer des missions aux collectivités locales. Les mieux placés sont les régions (pour 45 % des sondés), les départements (44 %), les communes (34 %), avant les établissements publics (19 %), les associations (9 %) et les entreprises (8 %).
Sondage Ifop pour Acteurs publics et ET.

Positif ou négatif ?

À chacun d’en juger, avec ce sondage.
Le clivage droite-gauche s’agrandit. Pour 38 % des Français, les notions de droite et de gauche sont toujours valables pour comprendre les positions des partis et des hommes politiques. Ils étaient 29 % en 2020 et 24 % en 2019.
9e vague (août 2021) du sondage « Fractures françaises » par Ipsos-Steria, en partenariat avec le CEVIPOF, la Fondation Jean-Jaurès et l’Institut Montaigne.

À l’horizon

Assez de chiffres ! Écoutons le sociologue Jean Viard. Comme à l’accoutumée, l’observation du présent l’entraîne à dessiner l’avenir. Dans son livre La Révolution est arrivée. Le réenchantement du territoire (L’Aube), il dit ainsi : « On sort d’une maladie collective, même pour ceux qui n’ont pas eu le virus. Cinq milliards d’humains ont gâché quasiment deux ans de leur vie pour sauver une partie d’entre eux. C’est un événement mondial qui va marquer l’histoire de l’humanité. Il nous faut anticiper que, comme après chaque immense tragédie, cette pandémie va induire une forte rupture, d’abord culturelle, qui va accélérer des tendances déjà présentes et en révéler d’autres, dont nous n’avons même pas encore l’idée. »
Lire aussi ses propos, croisés avec ceux du politologue Brice Teinturier et de l’économiste Nicolas Bouzou.