Étude 2023 « État des médias » : des pistes pour améliorer ses relations presse
Les résultats de l'étude annuelle de Cision sur l'état des médias donnent des informations utiles aux attachés de presse pour mieux appréhender les priorités, les attentes et les pratiques des journalistes.
Pour cette 14e édition, l'éditeur de plateformes logicielles de veille et relations presse a interrogé 3 132 journalistes dans 17 pays dans le monde, entre février et mars 2023. Un rapport dévoilé le 6 juin analyse les résultats pour la France, à partir des réponses de 493 journalistes français. De ce riche matériau, tirons quelques enseignements utiles pour les relations presse des communicants publics.
Les communiqués de presse toujours très attendus
Contre vents et marées, le communiqué de presse (CP) demeure l’outil le plus utile aux yeux des journalistes (82 %). Ils sont même 83 % à le classer en tête des types de contenus qu’ils souhaitent recevoir de la part des communicants. 20 % des journalistes estiment même que le communiqué est la source la plus fiable, juste derrière les grandes agences de presse type AFP, AP, Bloomberg, Reuters… (45 %). Mais ils en reçoivent toujours trop : 93 % d’entre eux déclarent que moins de 50 % des communiqués envoyés sont pertinents. Près des trois quarts estiment que moins de 25 % des CP reçus sont en phase avec leur cible.
Plus de multimédia et de data
Pour faire sortir leur communiqué du lot, les communicants ont tout intérêt à y intégrer des médias. « 36 % des journalistes français sont plus enclins à étudier un CP s’il contient des éléments multimédias. » Chez les juniors (moins de cinq ans d'expérience), ce chiffre s'élève même à 45 %. La présence de ces contenus multimédias peut selon 19 % d’entre eux leur « faciliter la tâche ». Les journalistes s'appuient davantage sur ces éléments pour enrichir leurs contenus (21 % y ont eu plus recours que l’an dernier). Ils utilisent majoritairement l’image (à 78 %), mais sont aussi nombreux à intégrer des infographies (45 %), des vidéos (43 %) ou des posts réseaux sociaux (28 %).
Autre élément de plus en plus utilisé pour les journalistes : les sondages ou les enquêtes. 17 % des journalistes ont inclus ce type de données dans leurs sujets au cours de l’année dernière (contre 13 % en 2022). Une tendance confirmée par la 2e place des rapports de recherche (tendances, données marché, études, sondages) sur le podium des genres de contenus ou d’informations qu’ils souhaitaient recevoir de la part des attachés de presse. Leur fournir des datas et des sources spécialisées est même, pour 73 % d’entre eux, « la meilleure chose qu'un professionnel des relations médias puisse faire pour les aider ». Ils comptent sur les professionnels de la communication pour assurer l’exactitude du contenu, leur priorité numéro un selon cette étude.
Une journée pour affiner ses pratiques en relations presse
Le vendredi 23 juin à Paris, Cap’Com organise une journée dédiée aux évolutions du métier et aux nouvelles pratiques des relations presse du secteur public. L'occasion pour les communicants des collectivités de découvrir des initiatives inspirantes et d'échanger entre pairs ! Au programme :
- Digitaliser ses relations presse
- Travailler avec les élus
- Travailler avec les influenceurs
- Qualité de l'information et lutte contre les infox
- Anticiper ses relations presse de crise
- Travailler sa relation avec les grands médias
Les journalistes très présents sur les réseaux sociaux
96 % des journalistes utilisent les réseaux sociaux dans le cadre de leur travail. En tête des plateformes qu’ils utilisent le plus : LinkedIn. 84 % ont un compte sur ce réseau et 51 % prévoient de l'utiliser davantage. Twitter (80 %) et Facebook (78 %) complètent ce trio de tête mais avec des perspectives d’usage plus mitigées. Suivent WhatsApp (73 %), Instagram (68 %) et YouTube (65 %), que les journalistes disent vouloir utiliser davantage.
Près de deux tiers des journalistes utilisent ces réseaux pour promouvoir du contenu, 59 % pour veiller l’information, 50 % pour réseauter et 45 % pour se connecter avec des experts ou demander des interviews. Les attachés de presse et les communicants ont tout intérêt à investir ces plateformes pour donner de la visibilité à l’information et établir le contact avec les journalistes. Mais « soyez prudent lorsque vous abordez un journaliste », alertent les auteurs de l’étude. « Seuls 4 % d’entre eux souhaitent recevoir des pitchs via les réseaux sociaux, et 14 % d'entre eux bloqueront un professionnel de la communication qui les aura contactés de manière non sollicitée. »
Quel que soit le canal utilisé, les journalistes attendent des communicants qu'ils leur fournissent des sources et des datas fiables sur une actualité (73 %) et qu'ils comprennent leur métier de journaliste, que ce soit au niveau de leur audience (66 %) ou des échéances à respecter (52 %). Des fondamentaux du métier de relations presse à mettre en cohérence avec les priorités des journalistes français éclairés par cette étude : exactitude, réactivité, objectivité, fiabilité.