Illectronisme : une mission d'information sénatoriale pour l'inclusion numérique
« Alors que la majorité de nos concitoyens ont pu maintenir une connexion avec le monde extérieur grâce au digital, beaucoup ressentent légitimement un sentiment d'injustice face à l'exclusion numérique », a expliqué le sénateur Jean-Marie Mizzon, tout nouveau président de la mission sur « la lutte contre l'illectronisme et pour l'inclusion numérique », mise en place au Sénat le 13 mai dernier.
La réussite incontestable de la plateforme Solidarité numérique et l’ampleur de la mobilisation de nombreux médiateurs numériques illustrent l’ampleur de l’illectronisme. Mis en place dans l'urgence pendant le confinement à l'initiative de la coopérative MedNum, le numéro d'appel créé pour rompre l'isolement des personnes éloignées du numérique a en effet connu un vif succès. 11 000 appels ont été reçus et traités par un réseau de près de 2 000 médiateurs bénévoles.
Le confinement a montré l’importance de ces médiateurs. On en dénombre environ 10 000 aujourd’hui à l’initiative d’associations ou de collectivités locales.
L’État se dématérialise à grande vitesse et la formation aux usages numériques à petite vitesse, constate la mission sénatoriale. La dernière étude de l'Insee, de novembre 2019, estime que 38 % des usagers manquent d’au moins une compétence numérique de base et que l’illectronisme concerne pas moins de 17 % de la population.
La mission sénatoriale organisera quatre tables rondes en visioconférence, avec les acteurs du numérique, les associations qui développent des programmes d'aide aux usages du numérique, des think tanks et des chercheurs, et des start-up qui proposent de faciliter la formation au numérique. Le Sénat a par ailleurs tenu le 27 mai 2020 dans l'hémicycle un débat sur le thème : « La crise du Covid-19, révélateur de la dimension cruciale du numérique dans notre société : quels enseignements et quelles actions ? »