Intégrer les publics exclus dans sa communication
La communication de crise des acteurs publics doit, au même titre que l'ensemble de leurs actions de communication publique, viser à une accessibilité universelle de l'information. Comment développer des actions qui touchent l'ensemble de la population en intégrant les publics dits éloignés ? Partage de quelques règles en vidéo.
Pour être efficace, la communication de crise doit être inclusive, a expliqué Marie Tissier, consultante en communication publique dans le cadre de la classe en ligne sur la communication publique de crise. Retour sur son intervention qui détaille les publics et les principes de cette communication accessible qui constitue un devoir de communication publique en temps calme comme en temps plus houleux.
Les publics de la communication inclusive
La communication inclusive doit ainsi toucher et être facilement comprise par des publics très larges :
- les personnes en situation d’illettrisme ou ne maîtrisant pas bien la langue française : elles représentent près de 16 % de la population française entre 18 et 65 ans ;
- les personnes en situation de handicap sensitif, mental ou psychique ;
- les personnes âgées ;
- les enfants ;
- les personnes en situation de précarité.
3 règles pour développer une communication inclusive
Adaptation, proximité et réseau, développer une communication qui intègre tous les publics repose sur trois points.
Une communication accessible pour le plus grand nombre passe par :
- un discours adapté ;
- un recours à des visuels et pictogrammes ;
- et un travail de pédagogie : pouvant s’appuyer sur l’attention portée à la lisibilité des documents web et print, l’utilisation de la vidéo, et l’utilisation du FALC – « facile à lire et à comprendre ».
On estime qu'un texte accessible est un texte qui est compréhensible par un élève de collège.
Le facile à lire et à comprendre
L'approche FALC – « Facile à lire et à comprendre » – portée par l'Unapei facilite la lecture des personnes dyslexiques, malvoyantes mais aussi des personnes étrangères maîtrisant mal une langue, des personnes illettrées, des personnes âgées ou d'enfants du niveau primaire. Elle donne des règles d'accessibilité concernant le choix des mots, la construction des phrases, la ponctuation, le style, le ton, les chiffres, l'organisation logique du document, les illustrations, la mise en page, etc.
Ateliers de sensibilisation, porte-à-porte, etc. : il est primordial d’aller sur le terrain, en temps calme et pendant la crise, pour informer et sensibiliser les personnes que l’écrit et/ou le numérique par exemple peuvent rebuter.
Occuper le terrain et aller à la rencontre des gens là où ils se trouvent.
6 actions de communication inclusive présentées au Forum Cap'Com
Et concrètement, comment font les communicants pour toucher les publics éloignés ? Six d'entre eux sont venus présenter leur initiative de communication écrite, orale, numérique ou visuelle accessible et pensée pour tous les publics lors d'une conférence hop au Forum Cap'Com à Rennes le jeudi 9 décembre.
Qu'il s'agisse de personnel des offices HLM comme les gardiens d'immeubles, d'animateurs de quartier, d'acteurs des centres sociaux ou encore de directeurs d'école ou d'Ehpad, les relais d'information sont primordiaux en matière de communication de crise. Ils connaissent en effet les codes et les bons vecteurs de communication à utiliser pour les personnes cibles. Ils ont en général toute leur confiance, savent où les trouver et comment développer une communication efficace et adaptée.
Les relais d'information doivent être traités comme des cibles de communication intermédiaire à part entière.