Je suis un couteau suisse
Troisième extrait du (presque réel) carnet de bord d'une communicante.
Par Lucille Roué, responsable de la communication de la ville de La Tour-du-Pin.
Mercredi 6 avril 2022, 16h12, depuis mon salon
Cher carnet,
J’ai lu récemment et avec attention un article dans Point commun, qui détaillait les résultats de l'enquête consacrée aux « petits poucets » des collectivités de taille modeste, où être dircom est au quotidien l’équivalent de jongler simultanément avec 10 balles en avançant en équilibre sur un fil.
Une infographie sympathique comparait alors ces communicants à la fourmi, mettant en avant leur résistance au travail et une capacité d’adaptation sans limite. Je pense, de par mon expérience, me reconnaître tout particulièrement dans cette dernière qualification.
En effet, depuis trois ans et demi que je suis dircom en poste dans ma « petite collectivité », j’ai géré, à la suite et en plus de mes dossiers quotidiens, l’organisation du départ d’une étape du Tour de France, la gestion de la distribution de masques en plein premier confinement, la mise en place et la direction ponctuelle d’un centre de vaccination, et plus récemment la collecte de produits à destination de l’Ukraine en moins d’une semaine ; le tout, com comprise bien sûr… Pas mal, pour une fourmi !
Si mon métier de cœur est celui d’être communicante, j’ai choisi de l’être « publique ». Et c’est dans un quotidien professionnel qui n’a plus de routine ces temps-ci que cet engagement pour le service public prend tout son sens. Que l’on soit dans une petite collectivité, ou une plus grande d’ailleurs, puisque j'ai connu les deux, l’adaptabilité est un moteur qui permet d’apporter au public un service de qualité, selon des besoins en constante évolution.
Aujourd’hui, je ne sais pas combien de temps je resterai dans ma « petite » commune. Mais ce que je sais déjà, c’est qu’elle m’a permis de révéler en moi des ressources que je n’imaginais pas si importantes, comme la créativité et l’audace, qui sont pour moi complémentaires à cette adaptabilité myrmécéenne mentionnée plus haut.
Et tu sais, cher carnet, le fait d’être multi-casquette, fourmi agile ou couteau suisse multifonction n’est pas une contrainte ; au contraire, je prends plaisir à travailler chaque jour car chaque jour est différent. Campagne de com, relations presse quotidiennes, événementiels ou nouveau dossier inattendu… je suis un couteau suisse, et j’aime ça !