La com interne ne mériterait-elle que ces 4 petites lignes ?
C’est un rapport que j’ai d’abord vu passer sur les réseaux sociaux, mais je n’ai pas cliqué. Il y a trop de choses sur les réseaux, les posts apparaissent puis disparaissent, puis reviennent... moi, ça me perd. Puis Cap’Com en a parlé dans l’infolettre « Point commun ». Et comme j’aime bien « Point commun », là j’ai lu l’article.
Par Mary Mackay, chargée de communication de Pays de Montbéliard Agglomération.
Il faut dire que le titre ne vend pas du rêve (ce n’est que mon point de vue que je vous livre ici évidemment) : « La communication publique. Contexte mondial et perspectives. Synthèses du rapport de l’OCDE ». Alors, il fait classe, ce titre, ça c’est sûr. Ça sent le sérieux (l’OCDE, quand même !), le documenté, le professionnalisme, ça présage aussi le pas facile à lire et à comprendre, les mots compliqués et les tournures de phrases comme on cherche à les chasser de nos publications. Ainsi j’ai d’abord été tentée d'y placer un marque-page et de remettre sa lecture à plus tard. Et j’aurais eu tort ! Parce qu’il est vraiment bien fait, ce rapport. Et très intéressant (comme quoi il ne faut jamais s’arrêter à une première impression). Lisez l’article de Point commun pour vous en convaincre ou le rapport directement ici.
Il ne manquerait pas un petit quelque chose à ce rapport quand même ?
La communication interne… Quatre lignes à la page 17 (sur 20 pages que compte le rapport). À la toute fin, entre l’utilisation des campagnes de communication, les relations médias et la communication de crise, le rapport fait le constat suivant : « L’importance accordée à la communication interne semble insuffisante, et cette activité pâtit du caractère limité de ses ressources, d’un manque d’orientations et de problèmes de coordination. Elle a pourtant un rôle crucial à jouer pour renforcer l’efficacité du secteur public en assurant la cohérence avec les priorités du gouvernement et l’adhésion à ces priorités. »
Alors je partage évidemment l’idée de ce rôle crucial que la communication interne peut (doit) avoir dans nos organisations. Ce supplément d’âme qu’elle apporte et qui permet de mobiliser au-delà de l’habituelle conscience professionnelle. Et si la fonction publique d’État et les gouvernements – puisqu’il s’agit beaucoup d’eux finalement dans ce rapport – ont envie de venir voir ce qui se fait dans nos collectivités et établissements publics, surtout qu’ils n’hésitent pas !
Ils y trouveront des équipes dédiées, des stratégies de communication interne formalisées, un rôle affirmé par les directions générales, par les élus, par les partenaires. Ils y trouveront un moteur pour les agents afin de comprendre leurs collectivités et d’adhérer à leurs projets. Plus de 200 communicants internes sont d’ailleurs réunis ce jeudi 31 mars et ce vendredi 1er avril à Paris dans le cadre des Rencontres nationales de la communication interne à l’initiative de Cap’Com pour parler métier, préoccupations managériales, pour échanger sur l'évolution des pratiques, échanger sur leur rôle. Un rôle essentiel qui a été reconnu pendant le confinement et bien au-delà aujourd’hui. Et s’il est désormais nécessaire de capitaliser sur l’après-crise (covid mais pas que), alors le réseau des communicants internes a également un rôle à jouer pour transformer cette reconnaissance en légitimation et réaffirmer sa fonction stratégique au sein des organisations.
Non, la communication interne n’est pas (plus) le parent pauvre de la communication. Elle est essentielle. Dégageons-nous de ce complexe d’infériorité que l’on entend parfois et portons haut et fort ses valeurs.
Alors je dirais « commençons par en parler beaucoup plus », dans les rapports d’experts comme celui-ci, dans nos organisations, dans cette infolettre et autres médias métier, et cela viendra s’ancrer dans les esprits, tout naturellement.
Bonne lecture à vous.