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La compublique wallonne au Forum

Publié le : 26 novembre 2024 à 16:57
Dernière mise à jour : 28 novembre 2024 à 13:50
Par Yves Charmont

Gaël Lecomte, présidente de WBCOM', l'équivalent de Cap'Com en Belgique francophone, nous donne rendez-vous, en voisine, au Forum de Lille et nous rappelle les enjeux communs. Nos collègues wallons, partenaires historiques, viennent de célébrer les 20 ans de leur association et vont accueillir les participants aux quatre visites pro du Forum 2024 organisées avec eux à Bruxelles et à Tournai. Une forme de prologue belge à ce « Tour de France » de la compublique qui fera étape cette année à Lille, si proche de la Wallonie !

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Légende photo : Gaël Lecomte, présidente de WBCOM', entourée par Joëlle Deglin, dircom du Service public de Wallonie et Yves Charmont, délégué général de Cap’Com, à Liège lors d’une manifestation des communicateurs wallons.

Point commun : WBCOM’ est partenaire du Forum depuis longtemps, qu’est-ce que cela représente pour vous ?
Gaël Lecomte :
Alors ! Plus que d’être partenaires du Forum, ce qui est important pour nous c’est d’être partenaires de Cap’Com et d’autres associations sœurs à l’étranger. La Belgique francophone est toute petite à l’échelle du monde et nous pensons qu’il est essentiel d’être ouverts aux pratiques de nos voisins et d’autres pays d’Europe ou de la francophonie. C’est une source d’inspiration inépuisable mais également une manière de confronter nos réalités et de valoriser ensemble le rôle et l’essentialité des communicateurs publics de quelque origine qu’ils soient.

Point commun : Quel aura été votre rôle pour ces rendez-vous du mardi 10 décembre ?
Gaël Lecomte :
WBCOM’ et le Service public de Wallonie (SPW) se sont associés au prologue belge du Forum pour vous faire découvrir quelques petites merveilles de chez nous !
La ville de Tournai, notamment, accueillera une visite pro axée sur l’orientation usagers. On va y parler d’efficacité de la compublique, d’évolution digitale dans une ère où les citoyens ont des attentes de plus en plus grandes à l’égard des institutions, mais nous découvrirons également un service de proximité du SPW qui garde toute son importance pour maintenir le lien avec les publics en décrochage numérique.

WBCOM', quésaco ?

C’est un réseau de professionnels, une association pour promouvoir la communication publique, une offre permanente de formations et de rencontres, très proche de ce qu’est Cap’Com en France. WBCOM’ est d’ailleurs notre partenaire depuis l’origine. En effet, c’est en 2004, à Namur, que des communicateurs de divers services publics créent l’association Communication publique. À partir de 2009, elle lance une activité trimestrielle : les Rencontres de la communication publique.
En 2013, l’association devient WBCOM’ et enrichit son offre de formations. En 2016, première édition des Awards de la communication publique, les WBCOM's (cette année, c’était la 4e édition des WBCOM’s mais aussi le 20e anniversaire de l’association). Cet anniversaire sera à nouveau célébré, avec les communicants français, à Tournai, le 10 décembre, dans le cadre des visites pro en Belgique du 36e Forum Cap’Com.

Point commun : Quelles sont les convergences et les divergences professionnelles entre nos deux pays ?
Gaël Lecomte :
J’ai envie de dire qu’il y a plus de convergences qu’on ne le pense : les objectifs de communication, les enjeux des collectivités, la place du communicant dans l’institution, la charge de travail accrue, la reconnaissance parfois difficile, la mobilisation des publics, etc. Quand on participe au Forum, on se rend compte que nos réalités sont similaires même si nos territoires sont souvent plus petits et nos moyens financiers moins élevés.
Par contre, une différence qui me semble énorme c’est qu’en France il y a une réelle reconnaissance des professionnels de la compublique, au travers de votre réseau notamment… alors que nous peinons en Belgique francophone à faire reconnaître notre métier comme pilier institutionnel. On voit que les petites collectivités françaises disposent de chargés de communication alors que beaucoup de nos communes, même de taille moyenne, n’en ont pas encore !

Point commun : Les communicateurs wallons font-ils face à des défis particuliers en cette période ?
Gaël Lecomte :
Oufti, comme on dit dans la région de Liège… Vaste débat ! Et oui, comme en France certainement, la communication publique en Wallonie va devoir encore et toujours se positionner pour rappeler son importance, le sens de son action, l’importance de garder une communication publique forte et neutre pour accompagner le parcours des usagers tout au long de leur vie et fournir les bons messages au bon moment ! On est dans une période charnière où le monde politique veut tout réformer, veut rationaliser les coûts liés aux institutions et revoir le statut des fonctionnaires notamment… Le réseau des communicateurs publics va plus que jamais devoir rappeler les enjeux liés à une communication publique professionnelle organisée !
À côté de ça, il y a les enjeux liés aux nouveaux médias, aux nouvelles manières d’informer, aux choix à poser pour bien atteindre tous nos publics… Et puis cette question qui est en haut de l’affiche de toutes les rencontres de professionnels de la com : comment travailler avec l’IA ? Comment ne pas louper le train de l’IA si on ne l’a pas déjà loupé ? Comment s’en faire un allié et pas un concurrent…

Point commun : Avez-vous des exemples de communication publique belge à partager ?
Gaël Lecomte :
Je vous invite à consulter les campagnes qui ont été lauréates de nos WBCOM’s Awards en mai dernier. Elles nous ont démontré, une fois encore, que la communication publique est toujours plus essentielle (comme le dit notre slogan) et qu’il y a un sacré potentiel au sein de nos administrations. Pour ne citer qu’un exemple, je donnerais celui de notre Grand Prix 2024 qui est la campagne « Partageons leurs points de vue » de l’association Eqla en collaboration avec l’agence Hungry Minds, qui ont choisi de rendre visible un handicap souvent invisible.

Point commun : Est-ce que le Forum Cap’Com 2024 peut être l’occasion de s’inspirer de pratiques métiers propres à cette région et à la Belgique proche ?
Gaël Lecomte :
J’en suis certaine ! J’ai d’ailleurs un petit chouchou dans le coin ! La ville de Roubaix. J’ai découvert, lors du Forum de Rennes je crois, le travail de leur équipe digitale qui avait réalisé toute une campagne pour dénoncer des incivilités sous forme de roman-photo… J’avais trouvé ça génial et depuis je les suis sur les réseaux et ils sont une réelle source d’inspiration et de créativité.

Point commun : En tant que réseau professionnel de communication publique francophone belge, qu’attendez-vous des relations avec le réseau Cap’Com ?
Gaël Lecomte :
D’améliorer nos pratiques en nous confrontant aux réalités des autres communicants publics et d’ouvrir nos horizons grâce à la richesse des échanges.

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