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Le communicant public de demain : des talents à la croisée des mondes

Publié le : 17 avril 2025 à 07:07
Dernière mise à jour : 17 avril 2025 à 11:25
Par Laura Scarceriaux

C’est en découvrant la dernière infographie Cap’Com – « Le jeu des mille rôles de la communication publique » – que cette réflexion a pris forme. Car oui, derrière la métaphore ludique se cache une réalité bien tangible : le communicant public d’aujourd’hui (et plus encore celui de demain) est un funambule aux multiples casquettes. Un stratège, un technicien, un médiateur, un créatif…

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Par Laura Scarceriaux, directrice de la communication de la ville de L’Isle-d’Abeau.

Dans un contexte marqué par des crises en chaîne, une transparence toujours plus exigée, et une révolution numérique qui s’accélère, il devient urgent de (re)penser nos compétences. Alors, à quoi doit ressembler ce professionnel de demain ? Tentative de portrait en quatre traits essentiels.

Être un stratège avant tout

Fini le temps des plans com figés et uniformes. Le communicant de demain devra penser « sur-mesure », s’adaptant à des contextes mouvants et souvent complexes. Il devra savoir prendre du recul, analyser, anticiper, pour aligner la communication avec les politiques publiques, sans jamais perdre de vue le sens.

Mais stratégie ne rime pas avec isolement : c’est un travail d’orchestre. Le communicant est aussi un coordinateur capable de mobiliser élus, techniciens, partenaires et citoyens autour d’une vision partagée.

Maîtriser la technique… sans s’y perdre

L’IA, les plateformes de création, les outils de veille, les réseaux sociaux : l’arsenal technique du communicant explose. Mais résister à la tentation du gadget est essentiel. Être à la page, oui. Courir derrière chaque nouveauté ? Non.
Ce qui fera la différence : une curiosité mesurée, une capacité à sélectionner les bons outils selon les publics, les objectifs, les contextes. Et surtout, savoir travailler avec les bons experts ! La technique est un levier, jamais une fin en soi.

Devenir un artisan de l’engagement citoyen

Le communicant de demain ne parle plus à ses publics, il parle avec eux. L’ère de la communication descendante est révolue : place à l’interaction, à l’écoute, à la co-construction.
Cela implique de nouvelles postures : savoir animer des communautés, répondre, intégrer les retours, faire une place à la critique. Et surtout, faire preuve d’empathie et de pédagogie, pour transformer les citoyens en acteurs, voire en ambassadeurs des politiques publiques.

Cultiver une éthique solide

Face à l’infobésité, à la défiance, à la désinformation, la communication publique doit plus que jamais inspirer confiance. Transparence, honnêteté, cohérence : ce sont les socles.

Mais l’éthique, ce n’est pas qu’un mot. C’est un cap, parfois difficile à tenir. C’est aussi savoir dire non à des pratiques qui brouillent le message ou abîment la relation avec les citoyens.

Je me souviens d’une réunion où j’évoquais la nécessité d’un volet de communication autour d’un projet de politique publique. On m’a alors répondu : « Ce projet, c’est de la communication. » Cette confusion est fréquente : on pense parfois que la communication sert uniquement à enjoliver, à « faire joli ». Mais notre rôle n’est pas d’emballer un message : il est d’expliquer une démarche, d’accompagner sa mise en œuvre, de donner du sens. La communication ne remplace pas l’action, elle la rend lisible et accessible.

Le communicant public de demain ?

Un équilibriste agile, qui jongle entre stratégie et créativité, technique et humanité, innovation et éthique. Un métier exigeant, en constante évolution, mais ô combien stimulant. À l’image du jeu des mille rôles, c’est peut-être dans cette diversité que réside toute sa richesse.

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