Le salaire des communicants publics
La rémunération ne compte pas parmi les attraits du métier, on le savait. Mais l’étude Cap’Com/Occurrence, qui dévoile le niveau des salaires des communicants publics, révèle aussi une insatisfaction largement partagée. Et de grandes disparités du chargé de communication au directeur. Des chiffres à découvrir.
Nous pourrions annoncer qu’en moyenne un communicant public travaillant à temps plein perçoit à la fin de chaque mois 2000 euros net de salaire, primes comprises. 100 € supérieur au salaire moyen net de la fonction publique territoriale (FPT). Mais la Radioscopie des communicants publics conduite par Cap'Com et Occurrence (1) apporte davantage de précisions.
L’importance du nombre de répondants à cette enquête, conduite cet été, permet de classer les communicants publics en trois catégories. À chaque catégorie un niveau de rémunération, mais aussi une insatisfaction plus ou moins grande des intéressés devant la faiblesse de cette rémunération.
Les communicants publics sont-ils comblés dans l’exercice de leur métier ?
L'enquête Radioscopie des communicants publics va être présentée au 30e Forum à Lyon, le 6 décembre prochain lors d'un grand atelier "Étude" pour réveler le profil des communicants publics, leurs compétences, fonctions et état d’esprit. Un regard inédit et un débat sur la profession qui s’interroge sur ses missions et les exigences d’efficacité qui pèsent sur elle.
Les chargés de communication
Sous le titre de chargé de communication, le répertoire de métiers de la FPT classe les professionnels qui, au sein de la direction de la communication, conçoivent et mettent en œuvre des actions de communication. Ils développent la création et assurent la qualité et la cohérence des formes et des contenus de communication. Ils sont assistants de communication, chargés d'information, d’événements, de communication, d’édition, de publications, de relations publiques, de communication interne, de communication numérique, de création graphique, vidéastes ou photographes.
Leur caractéristique, au regard de la fonction publique, est que s’ils représentent le premier échelon des communicants publics, ils n’en sont pas moins le plus souvent rédacteurs territoriaux de catégorie B dans la filière administrative : rarement de catégorie C, et de plus en plus souvent de attachés territoriaux de catégorie A. Leur niveau de formation initiale oscille entre bac+2 et bac+5. Une formation et des compétences recherchées qui ne semblent pas être en totale adéquation avec leur niveau de rémunération. 2 tiers d’entre eux expriment une insatisfaction au regard de leur rémunération.
Les responsables de pôle
Là où les équipes sont les plus importantes, des chargés de communication et au responsable du service, on trouve des responsables de pôles : pôle édition, production éditoriale, numérique, web ou relation citoyenne, responsables de la communication interne, des relations presse, pôle média ou encore chefs de projet web ou du service évènementiel. Ils encadrent une petite équipe de chargés de communication et contribuent à l'élaboration de la stratégie de communication.
Le plus souvent attachés territoriaux de catégorie A, ils ont une formation initiale de niveau bac+3 à bac+5. Leur niveau de salaire se situe entre 30 000 € et 35 000 € brut annuel, primes comprises.
Comme pour les chargés de communication, leur insatisfaction est grande face à une rémunération peu en adéquation à leur poste et à leurs responsabilités. Seuls 40 % d’entre eux s’avouent plutôt satisfaits de leur rémunération.
Les directeurs ou responsables du service communication
Ils proposent et mettent en œuvre la stratégie globale de communication en supervisant la coordination et l'évaluation. Ils veillent à la cohérence des messages à l'égard des différents publics. Ils encadrent l’équipe du service ou de la direction de la communication.
Attachés territoriaux de catégorie A, ils sont parfois collaborateurs de cabinet, chefs de cabinet avec la responsabilité de la communication.
Les rémunérations sont comprises dans un large éventail selon les institutions ou l’importance de la collectivité locale. Un quart gagne entre 20 000 et 30 000 € brut annuel alors que plus de 10 % gagnent plus de 50 000 €.
Leur rémunération n’a que peu à voir avec celle des communicants du secteur privé. Une récente étude d’un cabinet de recrutement donnait quelques chiffres : pas moins de 70 000 € brut annuel pour un directeur avec une fourchette haute pouvant atteindre 150 000 €. Entre 50 et 80 000 € pour un responsable de communication.
Malgré cette différence flagrante, les directeurs et responsables de communication publique, pour une majorité, ne semblent pas se plaindre du niveau de leur rémunération.
(1) Étude conduite au troisième trimestre 2018 par Cap’Com, l’association professionnelle des communicants publics, et l’Institut d'études Occurrence auprès de 800 communicants publics représentatifs des professionnels exerçant dans les collectivités locales (70 %) et dans les organismes publics locaux (20 %) et nationaux (10 %).
*Crédit photo : Epictura