Les 13 énigmes de la compublique connaître tu dois !
Le monde est truffé d'énigmes ! Elles peuvent être liées aux activités humaines (la construction des pyramides, l'Atlantide, la capacité de regarder TPMP plus de 2 minutes, …), ou relever du domaine des sciences dures (les "solides liquides", l'énergie "noire", les circuits neuronaux des footballeurs,…) ou encore de celui de la nature (ces organismes unicellulaires "immortels", l'utilité des moustiques, …). Elles peuvent ainsi toucher tous les secteurs de la vie, et celui de la communication publique territoriale n'est pas épargné. Loin s'en faut, la preuve par 13 …
Par Marc Thébault
On pourrait penser que la responsabilité des plus expérimentés dircoms publics serait d'apporter aux novices les réponses qui leur éviteront de se poser, à leur tour et dans un infini et lassant recommencement, les mêmes questions que leurs aînés. Pourtant, la vraie initiation est autre. Sans doute plus tribale et primale, elle trouve sa force non point dans le dévoilement de solutions, mais bien dans la révélation d’éternels grands mystères. Il m'a donc semblé, ici et maintenant, qu'il était temps de révéler les pages du grimoire secret des aînés, pour ouvrir les yeux des débutants aux plus grandes énigmes de la communication publique. Il n'y en a pas moins de 13. Attention cependant, y porter le regard et laisser ces mots envahir votre esprit peut s'avérer dangereux. Vous pouvez donc renoncer immédiatement à les lire. Après, il sera trop tard. Enfin, à défaut d'en sortir indemnes, au moins serez-vous prévenus …
Voici les 13 énigmes :
Pourquoi, en ce qui concerne le magazine ou le communiqué de presse, la coquille est-elle toujours dans le titre – voire dans le chapô – alors que le reste du texte a été relu maintes fois, et par trois personnes différentes ? Et pourquoi répéter alors en se griffant le visage « Et m***, je le savais pourtant ! » ?
Pourquoi pose-t-on, à grands renforts de notes de service, d'injonctions du Cabinet ou de courriels stricts du DGS, des règles claires et précises quant au processus à suivre pour les relations avec la presse ou quant au fait que la Direction de la Communication est absolument un point de passage obligé pour toutes les directions … et que seule (ou presque) la Culture semble s'en battre allégrement l'œil, et avec la plus grande impunité ?
Pourquoi la communication est-elle toujours saisie d'un dossier "trop tard" ? Et pourquoi devrait-on pardonner encore et encore à ce collègue à qui on réexplique pour la nième fois le processus à suivre, surtout quand il avoue « Au fait, j’ai pas de budget ! » ?
Pourquoi le temps des autres est-il plus précieux que celui des communicants ? Plutôt, pourquoi est-il plus long que le nôtre ? Ou alors est-il plus lent ? Je parlais "validation", entre autres, vous aviez compris. Enigme souvent en lien avec la précédente.
Pourquoi les seuls courriers qui évoquent les actions de communication d'une collectivité émanent-ils toujours du 4ème âge ? Et pourquoi parlent-ils toujours de papier "glacé" pour stigmatiser une communication "dispendieuse" ? Et pourquoi leurs écrits tremblotant ont-ils toujours plus de poids que 50 commentaires positifs sur Facebook ?
Pourquoi est-on toujours naïf au point de penser que, lorsque qu'un responsable d'une régie publicitaire (ou un potentiel prestataire) nous demande nos prochaines actions à venir, c'est par pure et saine curiosité, et non pas pour nous fourguer coûte que coûte ses prochains dossiers spéciaux ou son nouveau et révolutionnaire outil de communication ?
Pourquoi continue-t-on à faire des trucs (et des machins) qui sont baptisés "concertation" alors qu'en réalité tout le monde préférerait une bonne séance d'endoctrinement ?
Pourquoi les collectivités découvrent-elles, toujours plusieurs années après le secteur privé, les nouvelles tendances et les nouveaux usages, qu'il s'agisse de web, de communication interne, de réseaux sociaux, de techniques de management, de relations-clients ou de marketing ?
Pourquoi, lorsque l'on présente aux commanditaires d’une campagne les futurs visuels qui pourraient l’illustrer - outre la panne systématique du vidéoprojecteur, la connexion impossible aux serveurs ou la salle (pourtant retenue) squattée par les Finances - choisissent-ils toujours le rough "repoussoir", censé pourtant aiguiller subtilement les décisions vers le projet que l'on voulait faire adopter ?
Pourquoi personne ne voit jamais nos campagnes d'affichages, sauf ceux qui ne les apprécient pas et qui, comme de juste, dînent le soir même avec nos responsables ?
Pourquoi votre Premier élu n'est-il libre pour une conférence de presse, qui est dans les tuyaux pourtant depuis plusieurs semaines, que CE samedi matin-là, que votre conjoint vous avait pourtant expressément demandé de retenir à tout prix, en gage d'amour, et sous peine de représailles douloureuses et infinies ?
Pourquoi, en définitive, toute la collectivité, agents ou élus, s'estiment-ils plus compétents en communication, en général, que les communicants eux-mêmes ?
Pourquoi n’est-on que si rarement aux aguets vis-à-vis de notre "inconscient de classe", celui qui nous fait toujours voir - et juger - le monde depuis notre rang (socio-culturel, socio-professionnel, …) alors que la communication devrait, en théorie, être soucieuse d’empathie et de déploiement de nos capacités à comprendre comment les autres (nos cibles) voient le monde, histoire d’utiliser les bons canaux, les bons lexiques, les bonnes formulations ?
Voilà. À cet instant, jeunes Padawans de la communication publique, vous voilà initiés aux plus grandes énigmes qui existent dans nos collectivités. Etes-vous pour autant immunisés contre les mauvaises surprises ? Rien n'est moins sûr. De toutes façons, désormais, trouver seuls les réponses vous devez …