Les réseaux sociaux vont-ils nous sauver la vie ?
Jamais je n’aurais imaginé écrire ce titre il y a quelques semaines encore. Vilipendés, ils représentaient tout le mal de notre société.
Par Marc Cervennansky.
@Cervasky
Dans ma précédente chronique publiée il y a un mois sur l’affaire Griveaux, je constatais que les réseaux sociaux étaient encore voués aux gémonies, pour de mauvaises raisons.
Combien de recommandations pour nous déconnecter, nous détacher de nos écrans, vivre la vraie vie loin de nos smartphones… Je serais curieux de voir comment réagit aujourd’hui Bruno Patino, l’auteur de l’excellent ouvrage La Civilisation du poisson rouge, dont je vous ai déjà parlé, qui nous alertait à juste titre sur le pouvoir de nuisance des médias sociaux.
Aujourd’hui, le plan de continuité de la vie – pour détourner l'appellation du dispositif de plan de continuité de service public que la plupart d’entre nous assurons – passe par nos écrans, nos connexions, les réseaux sociaux. Quel paradoxe, quel coup du sort !
Mark Zuckerberg doit exulter
Alors que nous sommes isolés, seuls ou en famille, cloîtrés à domicile, ils nous permettent de nous informer, de travailler à distance, de garder le contact avec nos proches. Mark Zuckerberg doit exulter ! Tout ce dont il rêvait s’accomplit : Facebook, WhatsApp, c’est la vie ! De là à ce que certains complotistes émettent l’idée que c’est le patron de Facebook qui a inventé le coronavirus Covid-19…
Combien de groupes Facebook, WhatsApp créés pour s’entraider, garder le contact ? Dans notre direction nous avons lancé un groupe WhatsApp pour le travail et un autre où nous gardons le contact, que nous avons physiquement perdu en n’étant plus présents dans nos bureaux. Et ce second groupe est beaucoup plus actif que le premier. Le Monde vient de se faire l’écho de ce phénomène.
En parallèle un autre groupe WhatsApp est en surchauffe en ce moment, il regroupe une trentaine de communicants publics des quatre coins de la France qui pour la plupart se sont connus lors des Forums de Cap’Com et ont créé des liens d’amitié. Initialement créé pour préparer nos soirées communication publique, il n’a jamais été aussi actif que ces derniers jours. Échanges sur les mesures professionnelles mises en place dans nos collectivités respectives, partages d’inquiétudes, de peurs, de blagues, de conneries, d’apéros solitaires partagés par écrans interposés… Une thérapie collective s’est mise en place. La vie continue, malgré tout.
Dans un autre article, Le Monde nous donne quelques conseils d'hygiène numérique : il s'agit de rester en vie sans non plus devenir fou. Les notifications permanentes, entre les groupes pro, perso, familiaux mettent nos neurones à l’épreuve.
En espérant tous nous retrouver, le plus vite possible et en bonne santé. Et tant pis pour les résultats des élections, qu’ils nous soient favorables ou non.
Gardons le contact, chez nous. Merci les réseaux sociaux.
Illustration d’après une photo de Loly Galina pour Unsplash.com.